Les tensions entre la Russie et l’Ukraine restent un sujet de vive préoccupation pour les Européens, malgré le fait que la Russie, tout comme l'Ukraine, estiment que les médias occidentaux et les USA en font trop sur le sujet.
Emmanuel Macron se rend ce 7 février à Moscou, puis à Kiev pour discuter des termes de la désescalade. Cette logique d’apaisement est également prônée par la majorité des candidats à la présidentielle. Invitée sur le plateau de "C à vous" le 6 février, Valérie Pécresse a manié le russe afin de délivrer son message.
"Je veux dire au fier peuple russe que nous devons construire la paix en Europe et que commencer une guerre avec l'Ukraine serait une terrible erreur", a dit la candidate, laquelle a commencé à apprendre le russe à 15 ans et, adolescente, est partie deux fois en URSS afin de l’approfondir.
Valérie Pécresse a avancé que le peuple russe "se sent profondément européen" mais a évoqué des "lignes rouges". "Nous avons un certain nombre de pays à l’ouest de la Russie qui appartiennent à l’Otan, ces pays doivent continuer à appartenir à l’Otan, à être protégés, la Roumanie [...], les pays baltes, la Pologne, c’est la première ligne rouge. La deuxième ligne rouge, on ne porte pas atteinte aux frontières de l’Ukraine, c’est les accords de Minsk. Et si on le fait, il y a des sanctions extrêmement fortes et dissuasives, d’abord économiques", a-t-elle précisé.
À la veille de la visite du Président français à Moscou, elle a pointé l’absence de l’Europe, notamment de l’Allemagne et de la France, dans les pourparlers avec la Russie.
Un sujet commun
Ces dernières semaines, dans le contexte des craintes concernant une invasion "imminente" de l’Ukraine (théorie que par ailleurs les deux pays concernés réfutent), presque tous se sont exprimés sur le sujet.
Ainsi, Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) invité également sur le plateau de "C dans l’air" dimanche 6 février, a évoqué la "finlandisation" de l’Ukraine. "Il faudra être ferme avec la Russie. Il faut arrêter cette peur qui est en train de diviser l’Europe. Il faut déminer cette affaire, dire à Poutine "Nous n’accepterons pas que vous alliez plus loin", mais en revanche mettre en place une finlandisation, une neutralisation de l’Ukraine, en faire un État neutre, une autonomie du Donbass", a-t-il avancé.
La candidate socialiste Anne Hidalgo a également appelé fin janvier au dialogue avec la Russie non obstant les désaccords existants.
De son coté, Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) a fustigé "une position agressive" des États-Unis, justifiant celle de la Russie qui "ne peut pas accepter que l'Otan arrive à sa porte".
Marine Le Pen a souligné que l’Europe est absente de ce débat. La candidate RN est pour la conservation de la diplomatie avec le Kremlin afin de "l’englober dans le processus européen" et ne pas créer les conditions d’un conflit "qui n’a pas lieu d’être". Selon elle, l’Ukraine ne doit pas faire partie de l’Otan.
Quant à Éric Zemmour, il a estimé que les États-Unis n’avaient "rien à faire en Géorgie et en Ukraine" et que "les revendications du Président russe Vladimir Poutine sont tout à fait légitimes". L’Ukraine, pour lui aussi, "n’a pas de vocation à rentrer dans l’Otan".