Le chancelier allemand explique le refus de Berlin de livrer des armes à Kiev

Le chancelier allemand a rejeté, auprès du Washington Post, les reproches concernant le "faible soutien" accordé à Kiev par Berlin face à la prétendue "menace russe", que Moscou ne cesse de nier. Le refus de lui livrer des armes est dû, selon lui, aux restrictions nationales à ce type d’exportations.
Sputnik
Alors que le chancelier allemand se rend à Washington ce 7 février, il a été interrogé par le Washington Post. L’entretien a cependant été majoritairement consacré à la Russie et à la prétendue agression contre l’Ukraine qu’elle préparerait. Olaf Scholz doit se rendre à Moscou le 15 février.
L'Allemagne a envoyé 5.000 soldats en Ukraine, en répondant à une demande de Kiev, a confirmé M. Scholz dans l’interview. Cependant, aucune arme n’a été livrée, ce qui lui est reproché par ses partenaires de l’Otan. Le chancelier a rejeté les critiques selon lesquelles son gouvernement n'en aurait pas fait assez.
"Nous suivons des critères stricts pour l'exportation d'armes vers les régions en crise. Il y a une longue continuité des restrictions allemandes à l'exportation d'armes, qui ont été gérées par l'ancien gouvernement, et il y a juste une continuité là-dedans", a-t-il expliqué.

Un soutien inaliénable

L’ambassadeur d’Ukraine en Allemagne a maintes fois exigé de débuter des livraisons d’armes défensives à Kiev mais le gouvernement social-démocrate a refusé car il s’agit effectivement d’une région en crise. Les Américains, de leur côté, y envoient des armes et du matériel militaire tout en déployant des soldats supplémentaires dans les pays d’Europe de l’Est, ce qui contribue à l’escalade des tensions.
"Nous sommes le plus grand soutien économique de l'Ukraine. Et nous continuerons à l'être", a lancé le responsable allemand.
Et d’ajouter que Berlin avait déployé des centaines de soldats en Lituanie, et envoyé plusieurs avions de combat en Roumanie afin de patrouiller le ciel. "Nous le ferons à nouveau dans les pays baltes", a-t-il renchéri.
Selon lui, la Russie paierait un prix "très élevé" si elle envahissait l’Ukraine. Une intention que Moscou ne cesse de nier depuis des semaines mais que l’Occident, et surtout les États-Unis, ne cessent de lui attribuer en exacerbant ainsi les tensions sur la scène internationale.

Washington brandit la "menace russe"

Les États-Unis continuent de diffuser des informations sur les prétendus plans belliqueux de Moscou. Le même Washington Post a ainsi relaté les estimations de l'armée et du renseignement américains selon lesquelles "la Russie est sur le point d'achever les préparatifs de ce qui semble être une invasion à grande échelle de l'Ukraine qui pourrait faire jusqu'à 50.000 civils tués ou blessés […] et déclencher une crise humanitaire avec jusqu'à cinq millions de réfugiés".
Bloomberg a même annoncé, le 4 février, que la Russie était déjà en train d’envahir l’Ukraine. L’article a été publié par erreur et rapidement retiré mais est tout de même resté quelques minutes sur la page principale du site. L’agence a dû s’excuser.
Moscou, qui explique ne menacer personne, considère ces assertions comme un prétexte pour déployer davantage de matériel militaire de l’Otan près de ses frontières.
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