Google a encore apporté du grain à moudre aux détracteurs de l’intelligence artificielle, qui craignent de la voir remplacer certains métiers. Via sa filiale DeepMind, le géant américain a en effet dévoilé un programme d’IA, capable d’écrire du code informatique avec une certaine efficacité, comme le rapporte un communiqué de l’entreprise.
Baptisée AlphaCode, cette IA a participé à 10 compétitions sur le site Codeforces, la mettant en concurrence avec des programmeurs humains. Le système a dû se plier à des consignes rédigées en langage naturel, afin de résoudre divers défis en créant des algorithmes.
AlphaCode s’est finalement classé parmi les 54% des meilleurs participants, à "peu près au niveau d’un concurrent médian", précise DeepMind.
Un résultat probant pour Mike Mirzayanov, fondateur de la plateforme Codeforces, qui accueille régulièrement ce type de compétitions entre programmeurs.
"Je peux vraiment dire que les résultats d'AlphaCode ont dépassé mes attentes. J’étais sceptique parce que, même pour les problèmes simples, il est souvent nécessaire non seulement d’implémenter l’algorithme, mais aussi -et c’est la partie la plus difficile- de l’inventer. AlphaCode a réussi à performer au niveau d'un nouveau concurrent prometteur", explique-t-il dans le communiqué de DeepMind.
Concrètement, l’IA a généré un nombre important de réponses, codées en langage C++ et Python, avant de restreindre peu à peu son choix pour résoudre les défis proposés. Avant son entrée en lice, AlphaCode s’était déjà entraîné sur du code public, hébergé sur GitHub.
Les développeurs de DeepMind admettent néanmoins que leur IA connaît des limites et possède une "vaste marge d’amélioration". Loin de menacer le travail des programmeurs, elle pourrait selon eux les aider à améliorer leur productivité, tout en séduisant les personnes qui n’écrivent pas actuellement de code.
IA artiste et IA député
Depuis plusieurs années, l’intelligence artificielle s’est déployée dans divers domaines, donnant des sueurs froides à certains observateurs et en émerveillant d’autres.
Dans le secteur agraire, l’entreprise russe Cognitive Pilot a par exemple créé des systèmes intelligents, permettant aux moissonneuses-batteuses de comprendre l’état de certaines cultures, pour procéder seules aux moissons. Même refrain pour les transports, où certains trains font désormais appels à l’IA, non pour remplacer les conducteurs, mais pour remédier à leurs problèmes de visibilité ou de fatigue.
Plus insolite: l’intelligence artificielle s’invite aussi parfois dans le monde de l’art. En mars 2021, un programme développé par une société appartenant à Elon Musk est ainsi parvenu à rédiger une pièce de théâtre. Malgré quelques incohérences, l’œuvre a bien donné lieu à plusieurs représentations, en République tchèque.
Enfin, certains en viennent même à imaginer un futur où l’IA pourrait assumer des responsabilités politiques. Une idée qui ne semble d’ailleurs pas déplaire à une majorité d’Européens. 51% d’entre eux se disent en effet favorables à un remplacement de leurs députés nationaux par un algorithme, selon un récent sondage de l’IE Center for the Governance of Change (CGC).