Des chercheurs américains créent un matériau pouvant rendre les téléphones incassables

Des chercheurs du MIT ont fait breveter un matériau aussi léger que le plastique mais plus résistant que l’acier, fabricable en grandes quantités. Ils estiment qu’il pourra être utilisé pour des téléphones mobiles, des pièces de voiture, voire dans la construction.
Sputnik
Aussi fin qu’une feuille de papier, modulable à l’infini, léger comme du plastique mais plus résistant que l’acier, et facile qui plus est à fabriquer. Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont présenté cette semaine le 2DPA-1, un matériau aux propriétés étonnantes qui pourrait révolutionner plusieurs domaines dans un avenir proche, notamment celui des téléphones et autres appareils portables.
La particularité de ce nouveau matériau est que ses molécules s’auto-assemblent en feuilles, et non en "chaînes unidimensionnelles semblables à des spaghettis", ce qui permet de l’amener à former une surface en 2D, explique l’article de vulgarisation du MIT. Il peut ainsi être appliqué sur la surface d’un téléphone, d’une pièce automobile ou d’autres matériaux de construction.

"Nous n'avons pas l'habitude de penser aux plastiques comme à quelque chose que l'on pourrait utiliser pour soutenir un bâtiment, mais avec ce matériau, vous pouvez rendre de nouvelles choses possibles", assure Michael Strano, professeur de génie chimique au MIT et auteur de l’étude.

Les chercheurs ont présenté ses caractéristiques dans la revue scientifique Nature.
D’après eux, le 2DPA-1 offre une élasticité qui le rend plus difficile à briser que de l’acier, tout en ayant un sixième de sa densité. La façon dont ses couches s’assemblent le rendent également imperméable aux gaz. En théorie, un véhicule équipé de ce revêtement serait résistant aux balles, à l’eau et à tout type de gaz. "Nous sommes très enthousiastes à ce sujet", poursuit M.Strano.

Réalisable?

Si les chercheurs ont déposé deux brevets concernant ce matériau, il faudrait encore plusieurs années avant qu’il soit réellement exploité par des fabricants. Il pourrait même ne jamais être commercialisé. En 2015, un laboratoire de recherche navale américain avait déjà mis au point à un matériau céramique plus résistant que le verre. Un an plus tard, des chercheurs de l’université de Tokyo ont évoqué une matière autoréparable susceptible de servir aux écrans des smartphones.
En 2017, un nouveau "matériau miracle" censé rendre les téléphones incassables avait été mis au point par des scientifiques américains. L’an dernier, des Canadiens se sont inspirés des coquilles de mollusque pour créer une surface semblable à du verre, mais en plus solide et durable. Autant d’avancées qui n’ont finalement pas trouvé preneur sur le marché de l’électronique grand public.
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