La candidate à l'Élysée Christiane Taubira dit le 6 février dans le JDD vouloir "une démocratie moderne", promettant "une vraie séparation des pouvoirs" avec par exemple la suppression du recours à l'article 49.3 de la Constitution ou le droit de dissolution de l'Assemblée.
Le 49.3 permet au Premier ministre d'engager sa responsabilité sur un texte de loi et de le faire ainsi adopter sans vote du Parlement.
"Je veux mettre la France, avec les Français, sur le chemin d'une nouvelle République, et en finir avec la monarchie présidentielle", explique Christiane Taubira, lancée dans la course à l'Élysée depuis seulement trois semaines.
"Je ne veux pas d'un Président tout-puissant, omniscient. On sort d'une présidence très bonapartiste. Cette conception de l'État a infantilisé le peuple", affirme la candidate, créditée de 4 à 6% des intentions de vote.
Pour elle, Emmanuel Macron "n'a pas compris les Gilets jaunes, ni le mouvement des retraites, ni la convention sur le climat. Il a lancé des milliards et s'est offert un grand débat qui n'était qu'un show. (...) Mais ce n'est pas ça, une démocratie moderne".
Souhaitant "une vraie séparation des pouvoirs", elle estime qu'il "faut redonner au Parlement la maîtrise de son agenda et de son ordre du jour. Je supprimerai le 49.3, qui est un passage en force", ajoute-t-elle.
"Je supprimerai aussi le droit de dissolution. Quand l'Assemblée nationale l'agace, le Président la contraint ou la dissout : ce n'est plus possible", poursuit l'ex-Garde des Sceaux de François Hollande.
Elle promet également "que des amendements citoyens" soient "proposés, débattus et adoptés au Parlement", et s'engage "pour le référendum d'initiative citoyenne".
La candidate à la présidentielle promet d'organiser un référendum sur la question du nucléaire, expliquant ne pas être favorable à titre personnel à sa relance.
Enfin, pour rendre l'Assemblée nationale plus représentative, elle propose "d'introduire des obligations en termes de parité sociale et de parité générationnelle" sur les listes de candidats, "comme il y a eu la parité de genres".
"Avec un Parlement ainsi renouvelé, les questions de salaires et de solidarités seront en permanence à l'agenda", assure celle qui a remporté la primaire populaire dimanche dernier.