Des scientifiques obtiennent les toutes premières images de molécules extraterrestres

Des scientifiques sont parvenus à immortaliser des molécules extraterrestres, à l’aide d’un microscope atomique. Une technologie qui pourrait aider à mieux cerner la composition des astéroïdes.
Sputnik
Un fragment de météorite a permis à des scientifiques d’obtenir les premières images de molécules extraterrestres, rapporte un communiqué d’IBM Research. Des observations rendues possibles grâce à un microscope à force atomique (AFM), permettant de visualiser et d’identifier des molécules individuelles. Les images ont été publiées dans la revue scientifique Meteoritics & Planetary Science.
Les recherches ont été menées sur un minuscule morceau de la météorite de Murchison, qui était tombée dans un petit village d’Australie, en 1969. La NASA a accepté de s’en départir, afin que des chercheurs français, épaulés par IBM, mènent leur étude.
"Nous avons reçu une tête d’épingle, assez pour faire une manipulation ou deux", explique ainsi au Parisien Carlos Afonso, professeur en chimie analytique à l’université de Rouen-Normandie.
Les molécules identifiées sur la météorite étaient finalement toutes connues des scientifiques, mais leur mode d’observation par AFM constitue une première. Les données ont ensuite été comparées à des analyses via spectrométrie de masse, une technique permettant de détecter des molécules par mesure de leur masse. Les deux méthodes ont donné des résultats concordants.

Chasse aux astéroïdes

La technologie AFM, déjà exploitée sur des matières terrestres comme la suie ou le pétrole, semble donc avoir fait ses preuves sur des molécules extérieures à notre planète. Les scientifiques espèrent désormais éprouver leur technique sur d’autres échantillons de météorites, afin de comprendre par exemple les effets de l’eau et de la chaleur sur les astéroïdes dont certains sont issus.
L’étude de ces objets célestes ne cesse d’ailleurs de se perfectionner, au vu des missions annoncées par la NASA ces derniers mois. L’agence spatiale avait notamment lancé la sonde spatiale Lucy, en octobre dernier, pour étudier les astéroïdes troyens, groupe d’objets interstellaires partageant l’orbite de Jupiter. Une mission censée durer plus de douze ans.
L’agence américaine a également mis au point le programme Sentry II, afin de mieux surveiller les astéroïdes géocroiseurs et de calculer leur probabilité d’impact avec la Terre.
Pour protéger notre planète, une simulation de crash a également été décidée, qui devrait avoir lieu fin 2022. Une sonde est censée percuter un astéroïde à 11 millions de kilomètres de la Terre, pour tenter de dévier sa trajectoire.
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