Alors que Paris vient une nouvelle fois d’être couronnée ville française la plus dangereuse pour les transports, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, un fait divers est venu rappeler les désagréments que les femmes peuvent subir dans le métro de la capitale.
Un homme de 37 ans a en effet été interpellé après s’être adonné à des attouchements sur la ligne 4, rapporte Le Parisien. Une agression assez improbable puisque le "frotteur" s’en est pris sans le savoir à une policière.
Collée et caressée une première fois, la victime a d’abord tenté de prendre ses distances, avant que l’importun revienne à la charge. La passagère lui a alors demandé d’arrêter, précisant qu’elle travaillait pour la police. Une précision qui a fait son petit effet, puisque l’homme s’est tout de suite excusé avant de sortir de la rame.
Il n’a cependant pas pu aller bien loin, la victime ayant appelé le 17 pour demander à ses collègues d’intervenir. L’homme a finalement été appréhendé dans une station avoisinante, avant d’être placé en garde à vue. Il a nié les faits devant les enquêteurs, plaidant un contact accidentel.
"Le suspect soutient qu’il voulait mettre les mains dans sa poche et qu’il n’aurait jamais voulu toucher cette femme. Il précise que ce contact était involontaire et ajoute qu’il se serait même excusé", précise ainsi au Parisien une source proche du dossier.
Un fait divers qui ne redorera pas le blason de la ligne 4, peu appréciée des Parisiens et considérée comme l’une des plus anxiogènes de la capitale, à en croire une enquête de l’Institut Paris Région.
Un phénomène qui explose
Les attouchements dans les transports en commun font de plus en plus fréquemment la Une. Au-delà des attouchements, certains n’hésitent plus à se masturber en face de leurs victimes, comme le montrent plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux. Fin 2020, un "frotteur" avait notamment éjaculé sur le pantalon d’une passagère, dans le tramway nancéien.
D’autres agresseurs mettent au point des approches plus complexes. À l’exemple du "frotteur aux ciseaux" du RER, condamné le 2 février à deux ans de prison ferme, qui découpait discrètement les vêtements de ses victimes pour se coller à leur peau.
Le profil de certains agresseurs a d’ailleurs parfois de quoi surprendre, comme dans le cas de Jean Cabannes, ex-membre du Conseil supérieur de la magistrature, actuellement jugé pour plusieurs agressions sexuelles dans le métro.
Si le phénomène prend de l’ampleur, certains tentent de le dénoncer. En 2019, le hashtag #BalanceTonMétro avait ainsi fait son apparition sur les réseaux sociaux, dans le sillage du mouvement #MeToo. Plusieurs victimes avaient alors témoigné de cas de harcèlement.
Valérie Pécresse, présidente de la région île-de-France, avait réagi, assurant vouloir faire de la protection des femmes l’une de ses priorités.
En 2014 et 2015, au moins 267.000 personnes, essentiellement des femmes, avaient été victimes d’atteintes sexuelles dans les transports, selon un rapport de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) publié en 2017.
Début juin, l’exécutif avait tenté de prendre à bras le corps le problème de la sécurité dans les transports. Sur CNews, le ministre concerné, Jean-Baptiste Djebbari, avait annoncé que la SNCF doublerait d’ici 2025 le nombre de ses caméras de surveillance.
À l’heure actuelle, 45.000 de ces dispositifs ont déjà été installés dans les transports publics français, dont 10.000 en Île-de-France, avait-il précisé.