La souveraineté numérique désigne la capacité des pays européens à garder la maîtrise de leur destin en matière de numérique et d'Internet, sans se retrouver pieds et poings liés face aux géants américains et chinois qui se sont construits de véritables empires commerciaux mondiaux.
"C'est un objectif qui nous anime depuis plusieurs années" et qui est de plus en plus partagé au niveau européen, indique-t-on au cabinet du secrétaire d'État au numérique, Cédric O.
"La Commission européenne, les États membres, le Parlement européen, commencent à soutenir ces sujets-là, on le constate sur des sujets stratégiques" comme la discussion en cours de deux lois européennes sur la régulation d'Internet, le DSA (Digital services act) et le DMA (Digital markets act)", ajoute la même source.
Qui répond présent?
Plusieurs commissaires et ministres européens doivent intervenir, directement ou à distance, dans cette conférence organisée dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne.
Côté secteur privé, l'un des dirigeants de Microsoft, Brad Smith, s'exprimera, tout comme le directeur général de BackMarket -championne française des "licornes" par sa valorisation- Thibaud Hug de Larauze, ou la Fédération française des start-up, France Digitale.
La conférence écoutera aussi des grandes voix dans les débats sur l'impact sociétal du numérique, comme l'Américaine Shoshana Zuboff, professeur à Harvard et grande dénonciatrice du "capitalisme de surveillance".
Une conférence qui suscite polémique
L'organisation de cette conférence a déjà donné lieu à quelques polémiques sur les réseaux sociaux, certains observateurs s'agaçant de la présence de géants du numérique américains dans des versions préliminaires du programme de l'évènement.
"L'enjeu est d'avoir un débat exigeant. La souveraineté ne se fait pas en se repliant en autarcie ou en imposant nos règles", a répondu le cabinet de Cédric O.
La première journée de la conférence, lundi 7 février, sera consacrée aux débats de fond sur la souveraineté ("cloud" et stockage de données, cybersécurité, régulation des plateformes...).
La seconde sera plus centrée sur l'accompagnement des anciennes start-up en pleine croissance et susceptibles de devenir des championnes européennes et mondiales -les "scale-up", dans le jargon de la "start-up nation".
La France propose aux autres États européens de créer un nouveau fonds public européen, qui irait alimenter, conjointement avec des investisseurs institutionnels privés, des fonds d'investissement spécialisés dans les "scale-up". Emmanuel Macron prône un objectif de 10 géants de la tech européens en 2030, soit des entreprises dont la valorisation se compterait en dizaines de milliards d'euros.