Bissau: le président Embalo appelle la population à reprendre une vie normale après le putsch avorté

Le président de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a appelé, jeudi, les Bissau-Guinéens à reprendre une vie normale, après le coup d'Etat manqué de mardi dernier, commis selon lui par des "bandits".
Sputnik
"Les frontières aussi bien aériennes que terrestres ne sont pas fermées. Que chacun retourne dans son service, le calme étant revenu", a dit le chef de l'Etat lors d'une visite effectuée jeudi au palais du gouvernement, où il était resté coincé plusieurs heures mardi tandis que les forces de sécurité échangeaient des tirs nourris avec des hommes armés.
Onze personnes, 7 militaires et gardes présidentiels, 3 civils, et un "assaillant" ont été tuées dans cette tentative de coup de force, a indiqué le gouvernement de Bissau.
"Que les forces de défense et de sécurité poursuivent leur tâche d'assurer l'intégrité territoriale et de défense de la République", a déclaré le dirigeant bissau-guinéen dans l'enceinte du palais qui abrite les ministères.
Le bâtiment a été pris d'assaut, mardi après-midi, par des hommes armés, en civil selon le gouvernement, au moment où le président participait avec le chef du gouvernement Nuno Gomes Nabiam à un Conseil des ministres.
"Cet acte a été commis par un groupe de bandits qui voulaient prendre le pouvoir sous les ordres d'un autre groupe comme eux", a dit M. Embalo.
M. Embalo a déjà déclaré que l'objectif était de l'éliminer ainsi que les ministres.
Le gouvernement a évoqué mercredi une opération visant à "décapiter l'Etat", pour semer "le chaos", ouvrir "la voie à la criminalité transfrontalière organisée" et bloquer les réformes.
Dans un communiqué du premier ministre, on souligne que " lors du conseil des ministres extraordinaire réuni sous la présidence de Son Excellence le Président de la République, le Général d'armée Extraordinaire, Umaro Sissoco Embaló, en présence de Son Excellence le Premier Ministre, Eng Nuno Gomes Nabiam et des autres membres de l'exécutif, les autorités de Guinée-Bissau ont été soudainement surprises par une attaque armée violente et barbare perpétrée par des inconnus habillés en civil ".
Le chef du gouvernement est convaincu que le modus operandi révèle clairement que "l'objectif de l'attaque armée était clairement l'assassinat de toutes les autorités présentes dans la salle du Conseil des ministres et la décapitation de l’État ", selon le texte. " Ce qui entraînerait un chaos politique et social, au profit d’intérêts inavoués ", souligne le communiqué.
Dans son communiqué, le chef du gouvernement considère que le mode opératoire des assaillants et les armes utilisées montrent qu’ils ont compté sur le financement de secteurs ayant la capacité de mobiliser de tels moyens logistiques et humains.
Parmi les militaires qui ont perdu la vie en défendant le palais du gouvernement, deux font partie de la garde rapprochée du président Umaro Sissoco Embalo, selon des médias.
"Assurant que tout est désormais sous contrôle", le gouvernement a exhorté les agents du service public et du privé de reprendre leur travail.
" Le Gouvernement réitère sa ferme détermination à poursuivre sur la voie de la construction d'un pays nouveau, où règnent le droit, la justice et l'égalité, afin que les enfants de Guinée Bissau puissent enfin vivre dans la Paix, le Progrès et la Liberté. Aussi, le Gouvernement n'hésitera pas à utiliser tous les moyens légaux à sa disposition pour garantir la sécurité des institutions et la tranquillité de son Peuple, car en démocratie, le pouvoir politique se conquiert par les urnes ", a conclu le communiqué.
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