Les États-Unis ont annoncé le 2 février l’envoi d’un contingent supplémentaire de soldats vers l’Europe de l’Est en raison d’une potentielle "invasion" russe en Ukraine. Le Kremlin estime que cela ne mène qu’à l’escalade des tensions sur le continent.
"Les États-Unis continuent en fait à faire monter les tensions en Europe", a accusé sur CNN le porte-parole du Président russe Dmitri Peskov.
Ce renforcement des troupes américaines aux abords de l’Ukraine est selon lui "la meilleure preuve que nous, la Russie, avons une raison évidente de nous inquiéter".
Moscou a en effet affirmé que les accusations américaines sur les "actions agressives" de la Russie depuis plusieurs mois servaient de prétexte pour envoyer toujours plus de matériel militaire au plus près de la frontière russe. L’envoi d’armes vers l’Ukraine, le déploiement de soldats de l’Otan et la multiplication des exercices militaires occidentaux autour de la Russie sont autant de franchissements de lignes rouges dénoncés par cette dernière.
Redéploiement
Dans le détail, Joe Biden a approuvé l’envoi de 2.000 soldats depuis les États-Unis vers la Pologne, ainsi qu’un redéploiement de 1.000 soldats stationnés en Allemagne vers la Roumanie. Le porte-parole du Pentagone John Kirby a assuré que ces troupes ne "vont pas se battre en Ukraine" mais sont censées soutenir les pays de l’Otan en Europe de l’Est. Il n’exclut pas d’envoyer des soldats directement en Ukraine dans le cadre d’une éventuelle opération d’évacuation.
Mercredi, le Président américain a indiqué avoir rappelé à son homologue russe l’importance de l’article 5 de la charte de l’Otan, stipulant qu’une attaque contre un pays membre de l’Alliance est considérée comme une attaque contre l’ensemble du bloc. Si l’Ukraine a manifesté son intention de rejoindre l’Otan, il est "peu probable" qu’elle le fasse prochainement, compte tenu "de l'important travail devant être fait en termes de démocratie", avait-il toutefois déclaré en conférence de presse le 19 janvier.
Garanties de sécurité
Malgré des discussions en janvier avec l’Otan et les États-Unis, la Russie n’a pas obtenu les garanties de sécurité qu’elle espère en Europe, notamment l’assurance que l’Ukraine ne rejoigne jamais l’Otan et le non-déploiement de missiles de courte et moyenne portée des deux côtés.
À en croire les documents publiés le 2 février par El Pais, Washington souhaite un dialogue sur le contrôle des armements, mais ne cède rien sur le principe d’adhésion d’autres pays à l’Alliance, évoquant leur droit de "choisir ou changer leurs arrangements de sécurité". En attendant, des sanctions sont déjà en préparation du côté des Occidentaux, notamment contre le gazoduc Nord Stream 2 et l’accès des Russes aux transactions en dollars.