Une fleur vieille de 100 millions d’années jette la lumière sur "un mystère abominable" de Darwin

Découverte récemment en Birmanie, une fleur a végété il y a 100 millions d’années avant d’être figée dans le temps par l’ambre. Si les scientifiques sont fascinés par le fait qu’elle est presque identique à des plantes d’aujourd’hui, ils estiment en outre qu’elle peut expliquer l’un des mystères de la théorie de l’évolution.
Sputnik
Une équipe internationale de scientifiques a découvert en Birmanie des fleurs vieilles de 100 millions d'années conservées dans l'ambre. L’une de ces plantes qui ont végété au début du Crétacé supérieur, sur l’un des blocs du supercontinent du Gondwana, ressemble de manière surprenante à des arbustes du genre Phylica, qui font aujourd’hui partie de la flore de l’Afrique du Sud.
Comme l’indique un communiqué de presse de l'Open University, certains des fossiles ont été touchés par le feu, ce qui indique que les incendies de forêt étaient fréquents à l’époque en question et faisaient partie d’un aspect important de l'évolution des fleurs.
"Les premières fleurs n'étaient pas primitives comme beaucoup le supposent, mais étaient déjà superbement adaptées pour survivre aux incendies de forêt fréquents qui ont ravagé le monde chaud du Crétacé", explique Robert A. Spicer, professeur de l'Open University.

Vers la résolution d’un "mystère abominable"

En outre, cette nouvelle découverte pourrait également mener à la résolution de l’un des principaux mystères de la théorie de l’évolution.
En 1879, dans une lettre à son ami le plus proche, le botaniste et explorateur le Dr Joseph Hooker, Charles Darwin a écrit: "Le développement rapide, pour autant que nous puissions en juger, de toutes les plantes supérieures dans les temps géologiques récents est un mystère abominable".
Cet "abominable mystère" réside donc dans le fait que les plantes à fleurs, ou angiospermes, sont apparues très soudainement il y a 100 millions d’années et sont observées depuis dans une diversité de couleurs et de formes. Il n’y a aucun indice sur l’idée que ces plantes aient pu exister avant l’époque de Crétacé.
Robert A. Spicer estime tout de même que si Darwin avait vu les plantes découvertes en Birmanie, son "abominable mystère" ne l’aurait pas rendu si perplexe car les fossiles signalent que le feu était un élément clé dans l'évolution des fleurs.
D’après lui, si de nombreuses fleurs préhistoriques végétaient dans des paysages semi-arides, comme ceux de l’Afrique du Sud, cela explique pourquoi les premières phases de l'évolution des angiospermes sont si mal représentées dans les archives fossiles, car les fossiles ne se forment normalement pas dans les terrains de ce type à cause des incendies fréquents.
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