Le directeur du volet ressources naturelles et matières premières de l’Agence Fitch Dmitri Marintchenko a commenté pour Sputnik la concurrence qui s’est installée entre l’Europe et l’Asie sur le marché du GNL.
"Les prix en Europe et en Asie continueront à être étroitement corrélés. La croissance de la demande de GNL dans une des régions entraînera leur nouvelle augmentation alors que l’Europe et l’Asie continueront à prétendre aux quantités de GNL disponibles, l’une au détriment de l’autre. La prime du prix asiatique devient soit positive, soit négative", affirme-t-il.
Normaliser les livraisons russes pour satisfaire la demande européenne
Des analystes de S&P Global Platts avaient précédemment signalé que pendant quelque temps les prix spot de GNL en Europe avaient été supérieurs à ceux en Asie. La situation est peu ordinaire pour le marché car l’Asie est traditionnellement beaucoup plus dépendante des importations de GNL que l’Europe.
"Des importations de GNL stables ou la normalisation des livraisons russes pourraient prochainement satisfaire la demande de gaz en Europe à condition d’éviter des à-coups de production et de transport. Cela signifie que dans les conditions d’un hiver clément qui s’annonce il ne doit pas y avoir de déficit de gaz dans l’ensemble de la région", a signalé M.Marintchenko.
Il a détaillé que Gazprom fournissait à l’Europe plus de 30% du gaz consommé et que des livraisons en dessous du minimum prévu par les contrats auraient des conséquences catastrophiques. Le marché considère cependant cela comme un scénario peu probable.
Les opérateurs européens constatent la consommation de 80% des réserves estivales
D’après les données de l'association représentant les intérêts des opérateurs européens d'infrastructures gazières, Gas Infrastructure Europe (GIE), les réservoirs souterrains de gaz ne sont actuellement remplis qu’à moins de 40% en Europe et plus de 80% des réserves de gaz stockées pendant l’été ont été consommés.
Les quantités de GNL pompées des terminaux d’importation dans le système européen de transmission ont atteint un niveau record depuis le début des statistiques en 2011.
Toujours d’après GIE, près de 405 millions de mètres cubes de gaz avaient été livrés en Europe au 28 janvier, ce qui représente une hausse de 110% par rapport à la moyenne de ces cinq dernières années.