S’il n'y a aucune information officielle ou fondée sur une volonté de la Russie de lancer une offensive sur l'Ukraine, dont l’idée est fermement démentie par la Russie et désormais par l'Ukraine, pour le ministre français des Affaires étrangères, la menace est là.
Interrogé ce mercredi sur France 2, le chef de la diplomatie française a déclaré que tous les éléments sont réunis pour qu'il y ait une intervention russe en Ukraine.
Jean-Yves Le Drian a estimé que le danger était "clair et imminent", tout en ajoutant qu'il n'y avait pour l'heure aucune information sur une volonté du Président russe Vladimir Poutine de lancer une offensive sur l'Ukraine.
"La situation est très grave. Il y a des dizaines de milliers de soldats russes aux frontières de l'Ukraine", a dit le ministre sur France 2. "Tous les éléments sont réunis pour qu'il y ait une intervention".
Pour sa part, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé le 28 janvier les Occidentaux à ne pas semer la "panique" autour des tensions avec la Russie.
Dialogue de sourds
Emmanuel Macron s'est entretenu la semaine dernière avec son homologue russe. "L'échange de vues s'est poursuivi sur la situation de l'Ukraine et les questions liées à la fourniture à la Russie de garanties de sécurité sur le long terme et établies juridiquement", a affirmé la présidence russe dans un communiqué publié après l'appel.
Côté britannique, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, en visite en Ukraine pour afficher le soutien de Londres à Kiev, a prévenu mardi que le royaume imposera automatiquement des sanctions immédiates contre les intérêts commerciaux et des ressortissants russes en cas d'offensive de la Russie contre l'Ukraine.
L’Ukraine, un "instrument" pour Washington
La partie américaine a fait la sourde oreille aux principales préoccupations de Moscou sur le renforcement de l’Otan vers l’est, a dénoncé pour sa part Vladimir Poutine.
Pour M.Poutine, les États-Unis ont instrumentalisé l’Ukraine en vue de contenir la Russie tout en cherchant à l’entraîner dans un conflit militaire.
"On nous dit que tout pays a le droit de choisir lui-même un système de sécurité qui lui convient. Sur ce point, nous sommes d’accord. Mais il me semble que les États-Unis ne sont pas tellement préoccupés par la sécurité de l’Ukraine […]. Leur premier objectif consiste à contenir le développement de la Russie", a-t-il assuré lors de la conférence de presse à l’issue de ses négociations avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban en visite en Russie le 1er février.
Dans cette optique, l’Ukraine n’est pour Washington qu’un instrument qui doit l’aider à atteindre cet objectif, estime M.Poutine.