Harcèlement scolaire: une ancienne victime donne un second souffle d’espoir aux autres martyrs

Les victimes de harcèlement scolaire gardent des séquelles bien au-delà de l’adolescence. Matthieu Meriot, auteur de plusieurs livres autoédités sur le sujet, veut aider par ses écrits ses compagnons d’infortune. Témoignage.
Sputnik
Le harcèlement scolaire est considéré comme un "fléau" moderne au sein de l’école. Il a fait l’objet d’une nouvelle proposition de loi qui vise à le sanctionner plus lourdement. Néanmoins, le texte adopté en première lecture par le Sénat le 27 janvier dernier n’a pas créé le "délit de harcèlement scolaire" demandé par Erwan Balanant, député auteur de la proposition de loi.
Les sénateurs ont conservé "une circonstance aggravante du délit général de harcèlement", déjà existant dans le texte précédent, avec des peines allant jusqu’à trois ans de prison et 45.000 euros d’amende. Les législateurs placent le harcèlement au même niveau que les autres cas de maltraitance qui laissent les séquelles psychologiques.
L’exemple de Matthieu Meriot, dont le livre autoédité Un enfer scolaire s’est vendu à plus de 10.000 exemplaires, montre que cet impact psychologique existe et perdure. Le combat du jeune homme est loin d’être fini, puisqu’un an après ce premier ouvrage, il en édite un nouveau: L’Enfer du harcèlement scolaire. Le harcèlement scolaire tue.
"Je voulais refaire un livre pour redonner espoir aux personnes, pour dire qu’on peut s’en sortir, malgré des épreuves difficiles. J’avais besoin d’écrire sur mes pensées", assure Matthieu au micro de Sputnik.
Le jeune homme a changé plusieurs fois de collège, mais partout l’histoire s’est répétée, il était l’objet de "harcèlement moral et physique". Jusqu’à un cas particulièrement grave qui a provoqué un déclic: lors d’une sortie, "quelques élèves l’ont pris à part et l’ont menacé avec un couteau". Cet incident a poussé Matthieu à démarrer le Journal d’un harcelé sur Tweeter.
Même si son premier livre n’a pas poussé des éditeurs à contacter le jeune homme engagé, il a décidé de "rester en autoédition pour gérer sa propre carrière".

Les réactions affluent

Elle n’est naturellement pas un but en soi pour Matthieu Meriot, qui nous confie que "le harcèlement est toujours un traumatisme" aujourd’hui. Désormais, le jeune homme de 22 ans originaire de l’Indre travaille et semble plus sûr de lui pour présenter dans son nouvel ouvrage sa "façon de voir les choses". Cette vision a attiré l’attention du couple présidentiel, dont l’écrivain a reçu un courrier de soutien.
"Il [Emmanuel Macron, ndlr] m’a dit qu’il serait toujours à mes côtés dans ce combat et qu’il faisait tout avec son épouse pour lutter contre le harcèlement scolaire."
Grâce à ses publications, le jeune homme a trouvé des âmes sœurs qui ont connu le même calvaire que lui et avec qui il peut évoquer les difficultés de la "vie d’après". Ainsi, cette "jeune personne de 23 ans" a témoigné souffrir des mêmes appréhensions que Matthieu, "d’être persécutée et harcelée, alors que c’est dans la tête". Le traumatisme vécu laisse croire "que les gens nous jugent, alors que ce n’est plus le cas".
Par ses ouvrages, le jeune homme espère aider les autres victimes dans leur combat contre "le manque de confiance en soi" dû à leur harcèlement.
"Il y a des adolescents qui ont essayé de me contacter, qui ont lu mes livres et ont essayé de s’en sortir. C’est un retour qui m’a personnellement touché. Il est émouvant de se dire que ma propre histoire peut aider d’autres adolescents", témoigne Matthieu Meriot.
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