"On peut être alliés, amis, mais on n’a pas besoin d’être vassaux. On peut avoir notre propre autonomie de pensée, de décision et de mise en œuvre de politiques."
Pascal Lorot, président de l’Institut Choiseul, estime que la France devrait se doter de "plus de marge de manœuvre" vis-à-vis des pays de l’Otan, notamment des États-Unis. Face aux tensions russo-américaines, l’Élysée pourrait-il adopter une telle attitude?
Côté diplomatie française, on ne le dirait pas. "Pas un pas de plus!", a averti Jean-Yves Le Drian, menaçant la Russie de "conséquences massives" en cas de conflit. Une rhétorique dans la même veine que celle de la Maison-Blanche.
Ce 31 janvier, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont poursuivi leurs échanges sur la fourniture à Moscou de "garanties de sécurité sur le long terme et établies juridiquement". Pascal Lorot appelle de ses vœux l’approfondissement des relations franco-russes, essentielles pour le "réveil" de la puissance européenne.
"On se doit d’essayer de faire en sorte qu’un dialogue privilégié existe entre l’Europe –et si possible la France– et la Russie."
Car l’essentiel des négociations pour le règlement de la crise ukrainienne se fait toujours au niveau bilatéral, entre la Russie d’un côté et les États-Unis de l’autre. Ce 1er février encore, Serguei Lavrov et Antony Blinken se sont à nouveau parlé au téléphone. Et le président de l’Institut Choiseul de se questionner:
"Est-ce que la vision américaine correspond aux intérêts stratégiques de la France?"