Après avoir plus tôt "solennellement" demandé un débat avec Emmanuel Macron dans le cadre de la présidentielle, Valérie Pécresse l’a épinglé sur son intention évoquée dans la presse de sauter cette étape de la course, car son entourage n’y voit pas d’intérêt pour lui.
Invitée ce 2 février de la Matinale sur CNews, la candidate de la droite a expliqué cette perspective du simple fait que le Président sortant "a peur d’affronter" son bilan.
"Il sait que tout ce qu’il est en train de construire comme une vitrine de son bilan, en réalité, c'est un écran de fumée", a-t-elle estimé.
"Complètement ringard"
Questionnée sur l'idée qu'elle-même puisse refuser de participer aux débats en l’absence du locataire de l’Élysée, Valérie Pécresse s’est montrée ferme:
"Je veux débattre avec Emmanuel Macron. Je ne débattrai pas avec ses porte-voix et s’il refuse de débattre avant le premier tour, ce sera le candidat du mépris. C’est complètement ringard de [le] refuser. Je trouve lâche de ne pas venir débattre pour exposer et rendre compte de son bilan."
En guise d’exemple, elle a cité sa participation aux régionales, lorsqu’elle était présidente sortante de la région Île-de-France, mais a pris part aux débats au même titre que les autres candidats.
"Je suis sortie sur l’arène et j’ai débattu avec mes cinq adversaires, parce que je n’avais pas peur de défendre mon bilan, parce que j’en étais fière. Aujourd’hui, ce qui se passe: Emmanuel Macron n’assume pas son bilan".
Dénombrant les points faibles de ce quinquennat, comme la hausse des violences ou encore le problème migratoire, la candidate de la droite a ajouté sur un ton ironique qu’à cet égard, elle comprend le souhait d’Emmanuel Macron de ne pas participer aux débats.
Le risque d’"être accusé de manquer de courage"
Le 31 janvier, des informations ont fait surface selon lesquelles Marine Le Pen serait prête à boycotter le débat en l’absence du Président sortant. Comme l’a indiqué son entourage auprès de BFM TV, "si Emmanuel Macron devait se faire représenter, Marine Le Pen se fera également représenter à ce/ces débats".
Après que Gabriel Attal s’est dit "sceptique" face à la perspective de participation de Macron aux débats et a taclé ce format où "12 candidats cherch[eraient] pendant 1h50 leur moment avec le Président", un proche du chef de l’État s’en est davantage expliqué le 31 janvier auprès de Franceinfo.
Il a fait valoir que la "question" des débats était "démagogique", mais que, dans le même temps, "le débat avec 15 candidats, on l’exclut".
Dans le cas où le Président sortant prendrait finalement part à un débat avec les autres candidats, dont les noms seront définitivement déclarés le 18 mars, le format de cet événement télévisé sera innovant. En 2017, où est apparu ce format de débats opposant tous les candidats en lice avant le premier tour, François Hollande avait décidé de ne pas briguer de second mandat.
"Une telle émission avec un Président en exercice serait une première télévisée. Bien sûr, il y a le risque que tous les candidats se tournent contre lui, mais s’il n’y allait pas, il serait accusé de manquer de courage, de se défiler. D’autant qu’il a montré en 2017 qu’il maîtrisait l’exercice", a jugé à cet égard auprès de 20 Minutes l’historien Jean Garrigues.