Un nouvel épisode de tensions au sein du Rassemblement national (RN), cette fois sur les parrainages.
Alors que Marine Le Pen ainsi que son concurrent politique Éric Zemmour assurent qu’ils ont peine à récolter les 500 parrainages nécessaires pour pouvoir se présenter à la présidentielle, Sophie Grech, conseillère municipale RN de Marseille, vient d’apporter le sien à Éric Zemmour.
Ce dernier l’a annoncé le 31 janvier, qualifiant l’élue de "femme courageuse".
Marine Le Pen n’a pas apprécié le geste et a promis des sanctions fortes.
"Elle a signé un engagement de promesse de parrainage, elle effectue un parjure, et elle le fait alors qu'elle sait qu'on n'a pas les parrainages au moment où je vous parle", a lancé la candidate le 31 janvier sur Europe1.
Pour Marine Le Pen, "c’est absolument indigne de sa part [...]. On a une morale ou on n'en a pas. On a un honneur ou on n'en a pas". Sophie Grech devrait être exclue du parti, a indiqué la candidate.
"Démarche démocratique"
Quelques heures plus tard, l’élue en question est intervenue sur BFM TV pour expliquer sa décision.
Pour elle, ce geste ne signifie pas qu’elle change de camp mais qu’elle s’inscrit dans sa vision de la démocratie selon laquelle Zemmour doit pouvoir se présenter à l’élection.
"J'apporte mon parrainage dans une démarche démocratique [...]. J'ai souhaité donner mon parrainage car je pense qu'il doit faire partie de la présidentielle", a-t-elle expliqué en ajoutant qu’elle souhaite "rester au Rassemblement national" et qu’elle est "fidèle" à son parti.
La conseillère municipale, qui milite pour le RN depuis 10 ans et se considère comme une militante "exemplaire", a assuré qu’Éric Zemmour fait partie de la même "famille politique" que Marine Le Pen.
"Les mots de Marine ont été très durs envers moi ce soir, je ne les comprends pas. Je ne m’attendais vraiment pas à ça", a-t-elle regretté.
Cette annonce intervient dans un contexte assez particulier de "fuites" de cadres RN vers le parti d’Éric Zemmour. Par exemple, il y a une semaine, les députés européens Gilbert Collard et Jérôme Rivière ont rallié les rangs de l’ex-polémiste, ces derniers jours un autre député européen issu du RN, Nicolas Bay, s’est montré très ambigu quant à son intention d’apporter son soutien à Marine Le Pen. Sans parler de sa nièce, Marion Maréchal, qui a fait entendre la semaine dernière qu’elle n’allait pas soutenir la campagne de la candidate RN. Ce week-end, Jordan Bardella, président du RN par intérim, a accusé Zemmour et ses équipes d’avoir promis de l’"argent" pour rallier des élus RN.
Les parrainages
Pour pouvoir se présenter à l'élection présidentielle, les candidats doivent récolter au moins 500 signatures d'élus. Pour cette année, le Conseil constitutionnel a fixé la date limite pour rassembler ces paraphes au 4 mars.
Marine Le Pen, ainsi qu’Éric Zemmour ont à plusieurs reprises fait part de leurs difficultés. "On galère", a confié la candidate sur BFM TV, le 12 janvier, alors que le polémiste s'est défendu plus tard sur la même antenne de "pleurnicher", se disant optimiste sur sa présence au premier tour, avec plus de 300 parrainages recueillis jusqu'à présent.