Pour Moreno, "jamais un gouvernement n’a autant fait" pour lutter contre les violences conjugales

Plus d'un milliard d'euros pour protéger les victimes de violences conjugales, des forces de l’ordre spécialement formées, le traitement prioritaire des plaintes et la prise en charge des auteurs de violences: Élisabeth Moreno assure que "jamais factuellement un gouvernement n'a mis autant de choses en place".
Sputnik
La ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes Élisabeth Moreno s’est exprimée ce 1er février sur la lutte contre les violences faites aux femmes, alors que depuis le début de l’année, en un seul mois, 10 féminicides ont été recensés en France, selon le collectif Féminicides par conjoint ou ex-conjoint.

"On pourra dire ce que l'on voudra, jamais factuellement un gouvernement n'a autant fait, n'a mis autant de choses en place", a assuré la ministre sur RTL.

Soit: 90.000 policiers et gendarmes formés, des magistrats mis en place "pour traiter spécifiquement les plaintes des victimes", la prise en charge des auteurs des violences, ainsi qu’un important budget pour le suivi des victimes.

Concernant le budget, "on ne parle pas de 50 millions d'euros; nous sommes à plus d'un milliard, investis en 2021 pour protéger les femmes victimes de violences", a indiqué la ministre.

De plus, vers la fin 2022, le nombre de places d'hébergement pour accueillir les victimes qui ont peur de la précarité augmentera de 80%.
"Jamais on n'aura autant pris en charge les auteurs de violence. Factuellement, nous avons fait énormément", avance Élisabeth Moreno.
La ministre a parlé du non-signalement des violences subies. Selon ses données, dans les cas de violence, 70% des victimes ne se signalent pas.

"Dans les meurtres qui ont eu lieu au mois de janvier il y en avait une grande partie pour lesquels jamais la victime n’avait déposé plainte", a-t-elle avancé.

Ces dernières années, l’exécutif a déployé un solide arsenal législatif pour lutter contre les violences faites aux femmes: bracelets anti-rapprochement, téléphones grave danger, création d'un fichier des auteurs de violences conjugales. En août 2021, Gérald Darmanin avait annoncé une série de mesures notamment le traitement prioritaire des plaintes pour violences conjugales, un officier spécialisé dans ces violences dans chaque commissariat et chaque brigade de gendarmerie.

Meurtre d’une femme par son compagnon policier

D'après un bilan du ministère de l'Intérieur, 146 femmes ont été victimes de féminicides en 2019, et 102 en 2020. En 2021, toujours selon le collectif Féminicides par conjoint ou ex-conjoint, 113 cas de meurtres de femmes par leurs conjoints ont été recensés.
L’un des derniers faits criminels en la matière a été le meurtre d’une femme de 28 ans à Paris. La victime a été retrouvée étranglée le 28 janvier dans son appartement. Le suspect principal est son compagnon de 29 ans, policier de profession, déjà connu pour des violences conjugales.
En 2019, il avait été condamné à une alternative aux poursuites pour violences conjugales et avait alors effectué un stage de sensibilisation. Sur le plan administratif, l’homme avait été sanctionné d'un avertissement, qui ne fait l'objet d'aucune mention dans son dossier. Il a également fait l'objet d'un "suivi social", assuré par des psychologues, assistantes sociales.
Concernant cette affaire, Élisabeth Moreno a précisé, toujours sur RTL, qu’il existe des dispositifs législatifs permettant de démettre de leurs fonctions les policiers condamnés pour violences:

"Aujourd’hui un policier condamné peut être radié aussi bien par sa hiérarchie que par une prise de décision par un juge".

L’homme, affecté au commissariat du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), est en fuite depuis le 28 janvier.
Auparavant, le collectif féministe Noustoutes qui évoque 12 féminicides pendant le mois de janvier, avait interpellé Élisabeth Moreno sur Twitter concernant l’affaire.
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