Des archéologues ont découvert à Assouan, en Égypte, une trentaine de momies placées à l'intérieur d'une tombe familiale cachée sous une structure ayant anciennement brûlé. Les morts appartenaient à au moins trois familles, a fait savoir dans un communiqué la mission archéologique codirigée par Patrizia Piacentini, professeure d'égyptologie et d'archéologie égyptienne à l'Université de Milan.
Son entrée cachée dans une structure brûlée par le feu, la tombe familiale, aménagée près du Nil, est vieille d’environ 2.000 ans, soit entre le Ier siècle av. J.-C. et le IIe ou IIIe siècle de notre ère. Un escalier creusé dans la roche mène à l’entrée du tombeau, composé de quatre chambres profondément creusées. Les momies sont d'âges divers, allant d’un nouveau-né à des enfants et à une personne âgée atteinte d'arthrite.
Une tombe cachée
Une vingtaine d'entre elles en ont été extraites dans un bon état de conservation. Une dizaine d’autres étaient démembrées, sans doute par des pilleurs d’antan. La découverte a eu lieu au cours d'une longue mission réalisée entre mai et octobre 2021 par une équipe conjointe italo-égyptienne, précise l’université. Celle-ci travaille depuis 2019 dans la zone entourant le mausolée de l'Aga Khan, une structure de granit rose construite au XXe siècle, sur la rive ouest d'Assouan, où se trouvent plus de 300 tombes allant du 6e siècle avant JC au 4e siècle après JC.
À la différence des autres tombes, trouvées sous terre ou creusées dans des collines rocheuses, celle-ci était cachée par une structure rectangulaire montrant les importantes traces d'un incendie qui l’a également affectée. Des ossements d'animaux (principalement des béliers), des fragments de poterie, des tables d'offrandes et des assiettes aux inscriptions en hiéroglyphes recouvraient le mur Est de l'édifice, suggérant qu’il était utilisé comme lieu votif.
Des sarcophages colorés
De nombreux sarcophages bien conservés, en pierre ou en argile, datant de la période pharaonique tardive à la période romaine, ont également été extraits. Deux sont destinés aux enfants, trois aux adultes, d’autres subsistent sous forme de fragments. Certains affichent encore de belles couleurs.
Le site recelait en outre un couteau avec une lame en fer (probablement utilisé par les pilleurs), des céramiques peintes à la barbotine, des fragments de décor en terre cuite, un vase à fruits contenant des vestiges de dattes et de figues, ainsi que quelques statuettes en bois mais aussi un collier de cuivre avec une plaque gravée en grec qui mentionne le nom Nikostratos. Il s’agit sans doute de l’une des momies masculines.