Le plan crack de la mairie de Paris "est gelé" avant la présidentielle

Critiqué par de nombreux collectifs et associations, le projet de la mairie de Paris d’ouvrir de nouvelles salles de shoot a été "gelé" le temps de la campagne présidentielle, a confirmé la militante féministe Alice Coffin qui estime que face au problème du crack "chaque jour compte".
Sputnik
La préfecture de police de Paris a dû renoncer le 28 janvier à son idée de déplacer les consommateurs de crack du nord-est de la capitale à Bercy-Charenton à cause de l’opposition des autorités. Commentant sur BFM TV ce bras de fer, Alice Coffin, militante féministe et conseillère municipale écologiste à la mairie de Paris, est revenu sur le projet des salles de shoot.
"Il y a des décisions qui serons prises. Mais qu’est-ce que c’est que ces décisions? Cet été, le ministre de la Santé a été d’accord pour mettre en place des salles de consommation à moindre risque. Cela a été voté avec beaucoup de difficultés en décembre dernier. Seulement qu’est-ce qui se passe, et Anne Souyris, adjointe à la maire de Paris à la Santé, l’a très bien dit? Pour cause de campagne présidentielle tout est gelé. Alors que dans cette histoire chaque jour compte", a-t-elle regretté.
En effet, le 24 janvier, Mme Souyris a confirmé au Parisien que le plan de lutte contre la crise du crack dans la capitale, approuvé par le gouvernement et par l’Assemblée nationale, attendait un décret d’application.
"Je vous mets mon billet que ce sera après la présidentielle. Avec cette élection, personne ne veut bouger, personne ne veut prendre la responsabilité sur un sujet aussi tendu et aussi manipulé. Que tout soit gelé à ce point, j’ai rarement vu ça", a-t-elle souligné.

Des riverains sont contre

Les salles de shoot ont pour but de permettre aux toxicomanes de s'injecter de l'héroïne et d'autres opiacés avec du matériel stérile et de fumer du crack dans un environnement sécurisé. Pour l’instant, il n'existe que deux structures du genre en France: à Strasbourg et à Paris. Fin août, Anne Hidalgo a proposé d’ouvrir dans la capitale quatre nouveaux sites.
L’initiative n’a pas été du goût de nombreux collectifs de riverains et d’associations. Début novembre, ils ont adressé une lettre commune à Emmanuel Macron, demandant de réviser le projet. Ils ont estimé que la mairie de Paris n’avait pas proposé d’autres solutions car "l’ouverture de ces HSA (Haltes soins addiction, ndlr) ne fera qu’aggraver la situation".
Ils ont de plus souligné que ces établissements "auront pour objectif principal l’accompagnement de l’addiction afin de réduire les risques pour les toxicomanes, sans viser l’abstinence pérenne, pourtant essentielle". Ils mentionnent à titre d’exemple "les communautés thérapeutiques dont les résultats sont probants".
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