La campagne présidentielle d’Emmanuel Macron débute déjà bien qu’elle taise son nom. Europe 1 a ainsi relayé le 31 janvier certains détails concernant l’organisation de dîners de donateurs, moyen pour la financer.
Comme le précise la radio, les Marcheurs suivent la même recette qu’en 2017 afin de récolter des fonds, soit des dîners rassemblant de riches donateurs.
De la sorte, poursuit Europe 1, des repas sont organisés le soir en semaine dans des appartements privés de la capitale, ainsi que de l’ouest parisien. Et d’ajouter qu’ils se sont multipliés ces dernières semaines avec la participation de certains ministres et secrétaires d’État.
Un poids lourd du gouvernement a confirmé à la radio avoir participé à deux rencontres de ce genre la semaine dernière.
Un autre membre du gouvernement a confié avoir levé 175.000 euros en l’espace d’une soirée.
Toujours selon les informations relayées par Europe 1, le seuil maximal autorisé de donation est de 7.500 euros par personne pour les membres du parti, plus 4.600 euros pour le candidat.
Répétition de scénario
Il est en outre précisé que le cérémonial de ces rendez-vous nocturnes est souvent organisé par Christian Dargnat. Ce qui n’est pas un hasard, puisque cet ancien banquier d’affaires avait déjà travaillé à la levée des fonds de la campagne du candidat Macron en 2017.
Déjà en automne 2021, des médias tels que Le Parisien et Le Journal du Dimanche avaient relaté que LREM s’était lancée dans la réactivation des financeurs de la campagne de 2017, avec pour objectif cinq millions d’euros. Une entreprise notamment mise en place par M.Dragnat, ancien directeur général de BNP Paribas Asset Management, mais aussi ex-président de l’Association européenne de la gestion d’actifs.
"Candidat masqué"
"À quoi ressemblerait ce débat de premier tour? 12 candidats cherchant pendant 1h50 leur 'moment' avec le président, qui aurait 10 minutes pour leur répondre", a indiqué, sur un ton sceptique, Gabriel Attal le 29 janvier dans un entretien au Parisien.
Si l’entourage du Président sortant ne voit pas l’intérêt pour lui de participer aux débats du premier tour, les candidats insistent.
"Il doit rendre compte de son bilan qui est calamiteux, de l'état de notre école, de l'état de notre hôpital, de l'état de notre justice, de la violence qui monte dans les rues, de l'immigration qui est incontrôlée", a appuyé Valérie Pécresse, candidate de la droite, dans l’émission Dimanche en politique sur France 3.
Demandant "solennellement un débat avec Emmanuel Macron", la présidente de la région Île-de-France a espéré "qu’il [allait] accepter".
Le président par intérim du Rassemblement national, Jordan Bardella, est du même avis. Pointant "le manque de respect pour les Français" et "un manque de considération pour la démocratie", il a estimé que le Président sortant "reste caché"
"Le Président ne pourra pas se cacher éternellement comme un candidat masqué", a jugé pour sa part le président (LR) du Sénat, Gérard Larcher.
Affiches et parrainages
Si le nouveau site avecvous2022.fr a été lancé depuis quelques jours, le nom d’Emmanuel Macron n’y apparaît nullement. Or, ce même slogan, "Avec vous", est actuellement largement employé par les Marcheurs, le hashtag étant massivement relayé sur les réseaux sociaux.
Il est aussi apparu sur les affiches placardées dans la nuit du 26 au 27 janvier dans 16 grandes villes.
Un autre point dénoncé par les opposants, alors que la présidentielle démarre dans quelques semaines, est le fait qu’Emmanuel Macron a déjà reçu les parrainages de plusieurs parlementaires et élus locaux.
"Comment parrainer une personne qui n'est pas officiellement candidat? C'est donc qu'il l'est... et il détourne ainsi les règles démocratiques du débat (temps de parole, financement public, etc.) Est-ce tolérable?" a commenté l’Insoumis Alexis Corbière.