"Au vu de la déferlante de haine", une ludothèque de Genève, en Suisse, qui bénéficie d’un financement public, a annulé quelques heures avant l’ouverture une "soirée jeux de société en mixité choisie sans homme cisgenre", donc ceux qui se reconnaissent dans le genre masculin avec lequel ils sont nés, qui devait se tenir vendredi 28 janvier.
L’idée était d’organiser une soirée en "mixité choisie sans homme cisgenre" "afin de répondre à un besoin qui nous avait été communiqué par quelques usagères", explique l’établissement dans un communiqué. Il s’agit d’un événement réservé aux participants "se reconnaissant dans toutes les autres catégories (femme cisgenre, homme transgenre, personne non-binaire, agenre, etc.), excepté celle des hommes cisgenres".
"Des messages menaçants"
Mais le concept n’a pas été apprécié par tout le monde, suscitant une polémique sur les réseaux sociaux concernant cette politique d’entrée jugée discriminatoire. Il y a eu "des messages violents, menaçants", mettant les ludothécaires "sous le choc", comme l’a indiqué à 20 Minutes Marina Gobet-Rampini, la responsable des lieux. La ludothèque est donc restée fermée vendredi.
Le média précise encore avoir reçu par e-mail des messages d’un lecteur évoquant une soirée "discriminatoire et illégale", une "discrimination pro-LGBT" et une "propagande woke financée par l'État". L’événement a également été condamné par l’antenne locale du Parti libéral-radical (PLR), pour cette même raison qu’une soirée "qui discrimine soit organisée dans un lieu soutenu par la Ville" et donc "avec de l’argent public".
Pour la cheffe du Service des écoles de Genève, qui subventionne les ludothèques, il s’agit d’une "communication sans doute mal comprise", tout en rappelant "l'engagement de la Ville dans la lutte contre toutes les discriminations".
Les personnes trans en Suisse
En revanche, il est interdit de discriminer une personne trans en raison de son identité de genre en Suisse. La loi interdit de les insulter et de les agresser verbalement ou physiquement.
Un homme trans a le droit de porter des vêtements masculins, de se faire appeler "frère" ou "Monsieur", de recevoir son courrier adressé à "Monsieur" et d’utiliser les toilettes pour hommes. Une personne non binaire peut en outre utiliser un pronom autre que "il" ou "elle", même sans changement de nom ou de sexe officiel et sans opération chirurgicale.
Les personnes mineures capables de discernement ont elles aussi le droit de changer de (pré)nom, sans âge minimum requis, l’accord des parents n’étant pas nécessaire. Les jeunes trans n’ont pas le droit d’être exclus de leur école au seul motif qu’ils le sont. Ceux de moins de 18 ans se sentant fille peuvent porter des jupes, des bijoux, se faire appeler par un prénom féminin, etc. et celles se sentant garçon ont le droit de porter un prénom masculin, d’utiliser les toilettes pour hommes, etc.