"En fait, c'est impossible, car nous parlons d'un remplacement du gaz russe dès maintenant, en février […]. Les discussions sur le gaz naturel liquéfié ne sont qu'une tentative des Américains pour rassurer les Européens", explique à Sputnik Igor Iouchkov, analyste du Fonds russe de la sécurité énergétique nationale.
"L'an dernier, la Russie a fourni à l'Europe environ 175 milliards de mètres cubes de gaz. Elle est à la fois le premier exportateur de gaz au monde et le premier fournisseur de gaz à l'Europe. C'est pourquoi il est actuellement impossible de remplacer le gaz russe. Pour ce faire, il faudrait que quelqu'un d'autre augmente sa production dans les mêmes proportions", ajoute l’expert.
"Un jeu politique"
"Il s'agit plutôt d'un jeu politique. L'infrastructure n'est pas prête, et elle ne le sera que dans cinq à 10 ans, car il faut ériger des terminaux d'une capacité de trois ou quatre fois supérieure à celle des terminaux actuels et il faut aussi construire la flotte", liste l’expert, à la question de savoir si les livraisons de GNL pourraient remplacer aujourd’hui le gaz russe pour l’Europe.
Et si l'Europe se tournait à la Norvège ou à l'Algérie?
Le GNL, une alternative réelle ou non?
"C'est en Asie du Sud-Est que le prix du GNL est le plus élevé à l'heure actuelle. Qui plus est, ni le Qatar, ni les États-Unis, ni l'Australie ne disposent de navires de transport disponibles et prêts à être expédiés en Europe. Les compagnies devront ainsi sacrifier leurs marges élevées en Asie du Sud-Est pour détourner ces navires vers l'Europe", note Vladimir Demidov.
"Les États-Unis ne peuvent pas dire même à leurs propres entreprises où fournir du gaz, sans parler du Qatar et d'autres pays. Ils devraient alors créer un effet de stimulation, les prix devraient être plus élevés en Europe", ajoute-t-il.