Les pratiques agricoles non durables, la surexploitation des ressources naturelles et la croissance démographique exercent une pression accrue sur les sols, a souligné l'organisation onusienne.
"Les spécialistes estiment que l'érosion des sols pourrait entraîner une perte de 10% de la production agricole d'ici à 2050", selon un communiqué de la FAO publié à l'occasion d'un Forum mondial à Berlin.
Cette dégradation des sols a déjà provoqué "la libération de 78 gigatonnes de carbone dans l'atmosphère", alors que "les sols pourraient piéger jusqu'à 2,05 pétagrammes (mégatonnes) d'équivalent CO2 par an, ce qui permettrait de compenser jusqu'à 34% des émissions de gaz à effet de serre provenant des terres agricoles".
La FAO a estimé que les systèmes agricoles ont atteint leur "point de rupture", notant qu'avec l'érosion les principales menaces sont la pollution et la salinisation des sols.
L'organisation pointe à nouveau une "utilisation excessive ou inappropriée de produits agrochimiques", dont la production annuelle mondiale "devrait augmenter de 85% d'ici à la fin de la décennie".
La salinisation touche "160 millions d'hectares de terres cultivées dans le monde" et "entraîne chaque année une perte de productivité sur une superficie de 1,5 million d'hectares".
Pour mieux repérer les situations critiques, la FAO a lancé en octobre une "carte mondiale des sols touchés par la salinisation", un projet conjoint auquel participent 118 pays et des centaines de collecteurs de données. L'objectif est de renseigner les décideurs amenés à faire face à l'adaptation au changement climatique et en amont de projets d'irrigation.