Italie: la droite tente de prendre la main sur la présidentielle

Les grands électeurs italiens sont appelés vendredi à participer au cinquième tour de l'élection présidentielle, avant lequel les partis de centre droit devraient appeler à voter en faveur d'une candidate issue de leurs rangs.
Sputnik
Longtemps considéré comme l'un des principaux candidats potentiels, le président du Conseil, Mario Draghi, a vu ses chances diminuer au fil des jours, de nombreux parlementaires refusant de voter en sa faveur de crainte de faire éclater la coalition gouvernementale et de déclencher des législatives anticipées.
Le président de la République italienne, élu pour sept ans, n'a pour l'essentiel qu'un rôle honorifique mais peut il avoir une influence décisive sur la désignation du président du Conseil et peut dissoudre le Parlement.
Les partis de centre-droit, La Ligue, Forza Italia et Fratelli d'Italia, vont appeler à voter vendredi pour la présidente du Sénat, Elisabetta Casellati, a-t-on appris de deux sources au sein de Forza Italia.
De son côté, Matteo Salvini, le chef de file de La Ligue, a demandé à tous les partis de la coalition de participer à une réunion avant le vote, selon plusieurs sources au sein de son mouvement.
Jeudi soir, il avait déclaré que les partis du bloc des droites l'avait mandaté "pour trouver des personnalités de haut niveau qui réuniront un large soutien" et s'était dit confiant dans la capacité à faire avancer le processus électoral ce vendredi.
Elisabetta Casellati ne fait partie des trois candidats proposés cette semaine par les partis de centre droit et auxquels le centre gauche avait opposé une fin de non-recevoir.
Aucun des deux camps ne dispose au sein du collège électoral d'une majorité claire lui permettant de l'emporter sans rendre indispensable des tractations préalables en coulisse.
Mais Enrico Letta, le chef de file du Parti démocrate (PD, centre gauche) a jugé vendredi qu'il était désormais impossible de faire confiance à la droite.
"Ils nous ont menés en bateau ces trois derniers jours", a-t-il dit à des journalistes avant une réunion de son camp au Parlement.
Si le cinquième tour de scrutin, voire un éventuel sixième tour déjà évoqué par certains, se solde par une nouvelle impasse, une solution de compromis consisterait à réélire le président sortant, Sergio Mattarella, 80 ans, pour un deuxième mandat qu'il a jusqu'à présent exclu.
Deux membres du gouvernement ont déclaré à Reuters jeudi que cette issue était désormais probable.
Alors que les dirigeants des principaux partis avaient appelé à l'abstention ou au vote blanc avant le quatrième tour, Sergio Mattarella a obtenu 166 voix sur 1.008 électeurs, se classant ainsi en tête même s'il est resté très loin de la majorité absolue nécessaire.
Discuter