Présidentielle française 2022

"Incurable conformisme": Mélenchon se justifie et réplique aux critiques sur son duel avec Zemmour

Après s’être emporté face à Éric Zemmour sur C8, en le traitant notamment de chien, Jean-Luc Mélenchon a tenté de sauver les meubles en s’expliquant sur son blog. Ce n’est pas la première fois que le leader de LFI s’emporte de la sorte.
Sputnik
Après un premier débat tendu fin septembre, Éric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon ont remis le couvert ce 27 janvier sur C8, pour une confrontation explosive. Le chef de file de LFI s’y est illustré, en traitant notamment son adversaire de "chien" et en accusant la police d’avoir assassiné le livreur Cédric Chouviat.
Vivement critiqué après cette exercice, y compris par le ministre de l’Intérieur, Jean-Luc Mélenchon a finalement pris la plume pour s’expliquer. Sur son blog, le député de LFI a ainsi déclaré avoir le "sentiment de s’être fait manœuvrer", reprochant en particulier à C8 d’avoir laissé le débat s’étirer en longueur.
Alors qu’il avait traité Éric Zemmour de "facho", Jean-Luc Mélenchon a enfoncé le clou, égratignant également Gérald Darmanin, qui lui avait reproché des attaques "ad hominem" contre la police, après ce débat enflammé.
"Faire d’un grossier raciste un sujet politique à qui on sert une heure de télé en cadeau, voir un ministre de l’Intérieur flatter un corporatisme d’omerta, tout cela est beaucoup […] On regarde cette séquence comme un signal d’alarme de plus sur la société dans laquelle on vit", écrit ainsi le leader de LFI sur son blog.
Conscient des critiques après ces divers dérapages, Jean Luc Mélenchon a réglé ses comptes avec ses détracteurs, dénonçant les "bons esprits" qui ont trouvé le débat "de moins bon goût" que prévu, leur reprochant leur "incurable conformisme de nantis".
L’ancien sénateur socialiste conclut en assurant qu’on ne l’y prendra plus et qu’il se réserve désormais le droit de quitter les plateaux ou d’annuler sa participation à certaines émissions.

Quand Mélenchon voit rouge

Ce n’est pourtant pas la première fois que Jean-Luc Mélenchon sort de ses gonds. Le candidat à la présidentielle a plusieurs fois flirté avec la ligne jaune ces derniers mois. En août, il avait notamment craqué face à un passant qui lui demandait une photo, ordonnant à son service d’ordre de lui "péter la gueule".
En 2018, la figure de proue de LFI s’était aussi montrée très virulente à l’encontre des policiers et magistrats venus perquisitionner le siège de son parti, dans le cadre d’enquêtes sur ses comptes de campagne. Jean-Luc Mélenchon s’était emporté, finissant par crier "La République, c’est moi!" dans une séquence largement reprise.
Le député avait d’ailleurs écopé de trois mois de prison avec sursis pour "rébellion, provocation et intimidation" suite à ce pétage de plombs.
Ces divers ratés de communication ont pu participer au décrochage politique de Jean-Luc Mélenchon, quatrième homme de la présidentielle 2017 avec 19,5% des voix, comme le rappelait récemment à Sputnik Hadrien Mathoux, journaliste chez Marianne. Même si les causes profondes de cette dégringolade sont sans doute à chercher du côté de ses complaisances avec l’islam et de ses arrangements avec la laïcité, soulignait le journaliste.
Un récent sondage Ipsos-Sopra Steria créditait le leader de LFI de 8% des intentions de vote au premier tour pour 2022. Loin derrière le trio Macron (25%), Pécresse (15,5%), Le Pen (15,5%).
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