Des milliers de camionneurs ont entamé dimanche 23 janvier un long périple de 4.400 kilomètres depuis Vancouver, sur la côte Pacifique du Canada, jusqu’à Ottawa. Alors que toujours davantage de chauffeurs se joignent au mouvement, ils ont l’intention de faire plier le gouvernement sur l’obligation vaccinale.
"Il est temps que ces mandats sur la vaccination et le traçage numérique cessent", ont indiqué les organisateurs du "convoi pour la liberté 2022" dans un communiqué publié le 26 janvier sur leur page Facebook.
Depuis le 15 janvier, les camionneurs canadiens revenant des États-Unis doivent être en ordre de vaccination, et Washington a pris des mesures équivalentes le samedi suivant. Bien que seuls 15% des chauffeurs nationaux ne soient pas entièrement vaccinés, d’après l’Alliance canadienne du camionnage (ACC), le mouvement a connu un large essor depuis quelques jours.
Soutiens
Ils seraient désormais près de 50.000 camions à parcourir le pays jusqu’à la capitale, selon les estimations des organisateurs. Ces derniers ont lancé une cagnotte sur la plateforme GoFundMe, engrangeant ce jeudi près de six millions de dollars. Une somme destinée à "couvrir les frais de carburant", ainsi que les frais de nourriture et logement des chauffeurs.
En outre, plusieurs personnalités politiques d’opposition ont publiquement exprimé leur soutien à l’initiative, en particulier dans le parti conservateur, selon le Journal de Montréal. L’ancien chef du parti Andrew Scheer a dénoncé la "surenchère dans les mandats de vaccination", estimant que Justin Trudeau constitue "la plus grande menace pour la liberté au Canada".
Le Premier ministre canadien a affirmé mercredi qu’une "petite minorité marginale de personnes qui se rendent à Ottawa et qui ont des opinions inacceptables ne représente pas l'opinion des Canadiens". Les présidents de l’ACC, laquelle ne soutient pas le mouvement, se sont conjointement exprimés avec les ministres des Transports, du Travail et de l’Emploi pour affirmer que "la vaccination, jumelée aux mesures préventives de santé publique, est l’outil le plus efficace pour réduire le risque posé aux Canadiens par le Covid-19 et pour protéger la santé publique".
Risque de violence?
Du côté d’Ottawa, que les manifestants prévoient d’atteindre le 29 janvier, la police s’attend déjà à "d’importants retards et perturbations de la circulation" et craint que l’événement ne dégénère avec de potentiels affrontements qui pourraient durer plusieurs jours. "Un événement de cette durée et de cette nature aura des exigences opérationnelles importantes", a déclaré en conférence de presse le chef de la police Peter Sloly. Les autorités ont déjà pris contact avec les organisateurs, rapportant un dialogue "productif et coopératif".
D’après la chaîne CTV News, des pénuries ont été constatées dans certains magasins en raison de perturbations dans la chaîne d’approvisionnement. Le gouvernement maintient qu’elles sont liées au Covid-19 et non au mouvement des camionneurs. Le média évoque une baisse de 4% du nombre de poids lourds qui ont traversé la frontière avec les États-Unis la semaine dernière par rapport à la même période en 2019