La Chine a engagé un bras de fer diplomatique avec la Lituanie depuis que ce pays balte membre de l'UE a autorisé Taïwan à ouvrir une ambassade de fait dans sa capitale Vilnius. Elle exerce en outre des pressions sur les entreprises multinationales pour les inciter à réduire leurs activités avec la Lituanie.
La Chine considère Taïwan comme une province rebelle et estime que son différend avec la Lituanie, qu'elle accuse de "prendre en otage" ses relations avec l'UE, est d'ordre politique, et non commercial.
Dans un communiqué publié jeudi, la Commission européenne reproche à la Chine des pratiques commerciales à l'égard de la Lituanie "qui semblent discriminatoires et contraires aux règles de l'OMC (et) portent préjudice aux exportateurs, tant en Lituanie qu'ailleurs dans l'UE".
L'exécutif européen, responsable des questions commerciales pour les pays du bloc, affirme que la Chine bloque les marchandises lituaniennes à la douane, rejette les demandes d'importation en provenance de Lituanie et fait pression sur les entreprises d'autres pays membres de l'UE pour qu'elles retirent les composants lituaniens de leurs chaînes d'approvisionnement pour leurs exportations vers la Chine.
La Commission juge ces pratiques contraires aux règles de l'OMC et déclare qu'il n'a pas été possible de trouver de solution au niveau bilatéral avec la Chine.
"L'UE est déterminée à présenter un front uni et à agir rapidement contre les mesures contraires aux règles de l'OMC, qui menacent l'intégrité de notre marché unique", a dit Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission et commissaire au Commerce.
A Pékin, le ministère des Affaires étrangères a déclaré que la Chine respectait les règles de l'OMC et qu'il s'agissait d'un différend politique et non commercial.