Une mère soupçonnée d’avoir empoisonné sa fille durant deux ans pour la tuer sans laisser de traces

En 2019, une fille de 18 ans a succombé à une surdose de médicaments à Dax (Landes). Les enquêteurs s’intéressent désormais au profil intrigant de sa mère.
Sputnik
Six suspects ont été interpellés dans les Landes après le décès d’une adolescente dû à un surdosage médicamenteux en 2019. Les enquêteurs s’intéressent désormais aux intentions de la mère de la victime, rapporte Le Parisien.
En novembre 2019, Enéa R. décède à l’hôpital de Dax après avoir fait un malaise. Des expertises toxicologiques mettent en évidence la présence de 24 molécules différentes dans son corps et ses cheveux, appartenant notamment à des anxiolytiques et des somnifères. Un surdosage de bêtabloquants, médicaments utilisés pour les maladies cardiaques, est finalement identifié comme cause du décès.
La mère d’Enéa R., qui prend elle-même des bêtabloquants, fait désormais office de principal suspect et pourrait avoir empoisonné sa fille à petit feu pendant deux ans, même si elle a nié les faits en garde à vue. Selon le procureur de Mont-de-Marsan, elle a effectué des recherches sur Internet sur les risques de ce genre de surdosage.

Personnalité atypique

La personnalité de la suspecte a également mis la puce à l’oreille des enquêteurs. Mythomane et déjà condamnée pour faux, elle prétendait parfois être ingénieure ou exercer une profession médicale, alors qu’elle ne travaillait pas, rapporte le Parisien. Son attitude après le décès de sa fille a également étonné plusieurs témoins.
"Quand je lui ai présenté mes condoléances, elle était comme si de rien n’était. Ma femme l’avait également croisée et elle lui avait répondu, tout sourire: +Ça va très bien, la vie continue, il faut passer à autre chose! Ça nous avait interloqués", explique un voisin au quotidien.
Préoccupée par la santé de sa fille qui souffrait notamment de problèmes psychiques, la mère d’Enéa R. l’avait emmenée voir plus d’une trentaine de médecins en deux ans, allant jusqu’à affirmer qu’elle souffrait du cancer.
La mère de famille n’était cependant pas présente le jour du malaise de sa fille et l’absence de mobile semble jouer en sa faveur, comme le rappelle au Parisien Me Nouhou Diallo, son avocat.
"La justice raisonne par hypothèses, sans apporter la moindre preuve de l’administration de ces médicaments par ma cliente. Comment enfin expliquer ces faits de la part d’une femme qui, de l’avis de tous, protégeait, voire surprotégeait ses filles? Pourquoi enfin, si elle souhaitait la mort d’Enea, faire revenir au domicile ce jour-là sa seconde fille, qui est celle qui donne l’alerte? Ça n’a pas de sens", explique-t-il.
Plusieurs autres affaires d’empoisonnement ont fait la Une de l’actualité dernièrement. Ce 19 janvier, un individu a été condamné à 18 ans de réclusion pour avoir empoisonné une jeune femme à la méthadone dans un foyer social de Vitré (Ille-et-Vilaine), en 2019.
Fin mai, une auxiliaire de vie a été mise en examen pour l’empoisonnement d’un homme de 91 ans dans les Yvelines. Il s’agissait là aussi d’un empoisonnement médicamenteux, au Diazépam (ou valium) ayant été retrouvé dans un yaourt consommé par la victime.
Des faits divers qui ne touchent d’ailleurs pas que des êtres humains. En janvier 2021, plusieurs chats avaient par exemple été retrouvés intoxiqués au valium en Haute-Saône.
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