Domiciliée en Belgique, mais travaillant au Luxembourg, une femme a été sanctionnée par les douaniers luxembourgeois pour dérogation des règles épidémiologiques, à savoir l’interdiction d’enlever son masque dans les trains, même pour manger. Une interdiction qui ne vaut plus une fois la frontière passée.
Un biscuit pour éviter un malaise
Les faits se sont produits dans un train non bondé en partance du Luxembourg et à destination de la Belgique, relate Les Frontaliers, sans donner la date précise. Travaillant au Luxembourg, mais habitant en Belgique, l’intéressée effectue ce trajet depuis plusieurs années.
Ce jour-là, pour éviter "un malaise dans le train", elle décide de grignoter un biscuit, selon son témoignage. Alors qu’elle ne porte pas de masque, les douaniers luxembourgeois contrôlent les passagers. Ils décident de dresser une contravention pour "défaut de port du masque". Montant de l’infraction: 300 euros.
Deux poids, deux mesures?
Or, au Luxembourg, selon les règles de la société nationale des chemins de fer CFL en vigueur, la consommation de boissons et d’aliments est interdite dans les trains, bus, salles d’attente et halls de gare, à l’exception des endroits indiqués. Le port du masque est obligatoire en toutes circonstances dans les transports publics.
Une mesure similaire, voire plus sévère, est en vigueur en France, où il est interdit pour un passager de manger dans les TGV. D’ailleurs, depuis le 3 janvier tous les services de restauration à bord des TGV ont été suspendus.
Pourtant, de l’autre côté de la frontière, en Belgique, pays voisin du Luxembourg, le masque peut être enlevé occasionnellement pour manger et boire à bord des trains, selon les règles imposées par la compagnie nationale de chemins de fer SNCB.
L’esprit de la loi oublié?
D’après la passagère, la sanction est "disproportionnée" et "injuste", ajoutant ne pas être au courant de la réglementation luxembourgeoise sur le sujet.
"Je ne comprends pas la logique de cette mesure qui interdit de manger tant qu’on est sur le territoire luxembourgeois, mais une fois la frontière passée, cette interdiction tombe à l’eau alors qu’on est toujours dans le même train", s’étonne-t-elle.
De plus, elle pointe l’excès de zèle des fonctionnaires luxembourgeois: "Je suis à jour dans ma vaccination et je respecte les gestes barrières imposés. Je trouve tout à fait normal de faire respecter les lois. Cependant, je trouve que m’infliger une amende de 300 euros pour un biscuit grignoté dans un train belge non bondé, c’est se contenter d’appliquer la loi et oublier ce que l’on appelle l’esprit de la loi".