Notre connaissance des trous noirs, déjà révolutionnée mi-janvier par les dernières trouvailles du télescope Hubble, vient encore de s’élargir. Un nouvel objet de ce type a en effet été découvert dans la galaxie d’Andromède, la plus proche de la nôtre, révèle une étude publiée dans la revue The Astrophysical Journal.
Ce nouveau trou noir intrigue surtout les scientifiques par sa masse. Il est en effet de taille intermédiaire, c’est-à-dire plus petit que les trous noirs supermassifs se situant au centre des galaxies, mais plus gros que les fameux trous noirs stellaires, qui se créent lorsqu’une étoile s’effondre sur elle-même.
Une rareté donc, quasiment jamais observée, comme l’explique dans un communiqué de l'université de l'Utah Anil Seth, co-auteur de l'étude.
"Nous avons de très bonnes détections pour les plus grands trous noirs stellaires, qui font jusqu’à 100 fois la taille de notre soleil, et pour les trous noirs supermassifs au centre des galaxies, qui sont des millions de fois la taille de notre soleil. Mais il n’y a pas de mesures entre les deux. C’est un large fossé", souligne ainsi le scientifique.
Restes d’une galaxie plus petite
Si ce trou noir est passé si longtemps inaperçu, c’est qu’il se cachait au sein d’un amas d’étoiles et a longtemps été pris pour un amas globulaire, c’est-à-dire un agrégat très dense, pouvant contenir une centaine de milliers d'étoiles.
Cet assemblage, baptisé B023-G078, pourrait en réalité constituer les restes d’une galaxie plus petite, absorbée par Andromède. Il n’en resterait plus qu’un "noyau dépouillé", ayant perdu ses étoiles périphériques. C’est au centre de ce noyau que les scientifiques ont finalement découvert le trou noir. De quoi infirmer la thèse de l’amas globulaire.
"Il est très difficile pour les amas globulaires de former de gros trous noirs. Mais si c'est un noyau dépouillé, alors il doit déjà y avoir un trou noir présent, laissé comme un vestige de la plus petite galaxie qui est tombée dans la plus grande", explique ainsi dans le communiqué Renuka Pechetti, auteur principal de l’étude.
Cette découverte a notamment été permise par les observations du télescope Hubble. Les scientifiques ont en particulier calculé la vitesse des étoiles se déplaçant dans l’ancienne galaxie et en ont conclu à l’inévitable présence d’un trou noir.
Connus pour n’émettre aucune lumière et pour parfois surgir lors de la disparition d’un astre, les trous noirs pourraient également leur donner naissance. Mi-janvier, une étude avait en effet révélé que les nuages de gaz libérés par ces objets alors supermassifs offraient des conditions optimales à l’apparition de nouvelles étoiles.