Sur les ondes de France Inter, Gérald Darmanin est revenu sur la question de la naturalisation du rappeur Gims qui lui avait été refusée par le passé.
Le ministre de l’Intérieur a mis en doute l’"assimilation à la communauté française" de ce rappeur d’origine congolaise mais qui se définit comme artiste français. Ce doute est lié au tollé qu’a provoqué le musicien il y a quelques semaines avec une vidéo dans laquelle il demandait de ne pas lui souhaiter "une bonne année", sachant que pour le musulman qu’il est cette célébration n’aurait pas d’importance.
"Je veux dire qu’il y a un article très simple du Code civil, l’article 21-24. Nul ne peut être naturalisé s’il ne justifie de son assimilation à la communauté française. De manière générale, les tenants de l’islam rigoriste ne sont pas une bonne preuve de l’assimilation à la communauté française", a fait valoir le locataire de la place Beauvau.
Il a par ailleurs indiqué, sans "rentrer dans les cas particuliers", qu’"on a déjà refusé la nationalité française à ce monsieur".
Instructions claires pour refuser la naturalisation
Dans les colonnes du JDD le week-end dernier, Gims a confié "regretter totalement" la vidéo en question, assurant qu’elle avait été faite "avec spontanéité".
Il a notamment expliqué que ne pas avoir de papiers français constituait l’un de ses "plus grands regrets". Malgré ce mea culpa, Gérald Darmanin a déclaré, toujours auprès de France Inter:
"Moi j’assume le fait que des instructions sont très clairement données pour refuser la nationalité française, qu'on soit connu ou pas connu, lorsqu’on est tenant d'un islam rigoriste."
Quid d’une nouvelle demande?
Pourtant, Gérald Darmanin a assuré que "les services du ministère de l’Intérieur [allaient] réétudier sa demande".
"On le fera évidemment, mais ne pas souhaiter bonne année parce que ce ne serait pas conforme à ce qu’auraient fait les amis, les frères de tel ou tel personnage, aussi sacré soit-il, ce n'est pas une bonne preuve d'assimilation à la société française."
Si, selon une enquête publiée par Le Parisien, le refus de naturalisation que Gims a essuyé en 2017 était dû à "des défauts de paiement d'amendes pour des délits routiers et son incapacité à établir en France le centre de ses intérêts matériels", le rappeur a supposé, auprès du JDD, que le refus était "lié à un délit qu’[il] aurai[t] commis [étant] mineur".
"Je referai une demande de nationalité. Je suis quelqu'un de très patient, pas du genre à baisser les bras", a-t-il finalement tenu à souligner auprès de l’hebdomadaire.
Toujours d’après Le Parisien, le musicien aurait relancé sa demande en 2018 et a évoqué le sujet auprès de Brigitte Macron.