Normalisation avec l’Iran: pourquoi les pays arabes se précipitent-ils?

Quel pays se cache derrière le rapprochement irano-saoudien? Décryptage de Sami Hamdi, analyste de risque politique, pour Le Désordre mondial.
Sputnik
L’Iran et l’Arabie saoudite ont récemment renoué leurs relations diplomatiques, rompues en 2016 dans le cadre des conflits au Yémen et en Syrie. Téhéran a annoncé que les deux pays avaient repris leur coopération à Djeddah au sein de l’Organisation de la coopération islamique (OCI).
Entre l’Iran –qui cherche de nouveaux partenariats commerciaux pour compenser les sanctions occidentales– et l’Arabie saoudite –qui désire accueillir de nouvelles entreprises face à la frilosité des sociétés américaines–, quelle opportunité ce moment représente-t-il pour la normalisation des relations entre les deux puissances régionales?
Sami Hamdi, directeur général de International Interest, une société d’analyse de risque et de renseignement politique, éclaircit les coulisses de ce rapprochement. Rapprochement forcé, selon lui, car l’Arabie saoudite voudrait plutôt une confrontation avec l’Iran, avance-t-il:
"Riyad estime que l’Iran est une menace pour la région, mais Biden veut instaurer un dialogue avec Téhéran. Historiquement, les États-Unis ont compromis les intérêts des pays du Golfe alors l’Arabie saoudite n’a pas confiance dans le fait que Biden va protéger ses intérêts, ou ceux des Émirats ou du Qatar. C’est la raison pour laquelle tous ces pays ont négocié avec l’Iran et ont de bonnes relations avec. Ils ont accepté que Biden négocie et coopère avec Téhéran, donc ils doivent relancer leurs relations avec."
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