«Les grandes métropoles représentent 27% ou 28% de la population française, mais ne couvrent que 5% de la superficie du territoire national! Cette hyperconcentration crée par contrecoup ce qu’on appelle la “France périphérique”. La majorité du territoire français est aujourd’hui placée dans une situation de dépendance», lance Pierre Vermeren devant les caméras de Sputnik.
Pour le professeur d'histoire contemporaine à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, la France se trouve aujourd’hui dans une situation de «partition». La faute à une métropolisation menée tambour battant depuis un demi-siècle par la classe politique, droite et gauche confondues.
«Ce qui peut réellement préoccuper les autorités publiques, c’est la crise politique. Ce système très inégalitaire est en réalité une forme de tiers-mondisation. Aujourd’hui, le problème est politique: les habitants de la France périphérique ont cessé de voter», souligne Pierre Vermeren.
Mais, pour l’historien, ce «triste système n’est pas viable» à terme. «Pourquoi ça n’explose pas? Tout simplement en raison de la bulle sociale. Un tiers du PIB national est consacré à un déversement d’argent. Le système tient, car on subventionne tout», rappelle-t-il. De là à imaginer le pire dans les années à venir?
«La France a été un pays révolutionnaire, elle peut le redevenir. La France n’est pas une démocratie apaisée où il ne se passe rien! Il y a toujours une hystérisation de la vie politique et publique», avance l’auteur de «L’Impasse de la métropolisation» (éd. Gallimard).