Le 24 janvier 2020, Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé, avait fait une déclaration sur le coronavirus destinée à lui être rappelée encore longtemps.
"Le risque d’importation de cas depuis Wuhan est modéré, il est maintenant pratiquement nul puisque la ville est isolée. Les risques de propagation dans la population sont très faibles", avait-elle affirmé au sortir d’un conseil des ministres.
Elle avait pourtant complété son propos en avançant que cela pouvait "évidemment évoluer dans les prochains jours s’il apparaissait que plus de villes sont concernées en Chine ou plus de pays, notamment des pays de l’Union européenne".
Les propos étaient rassurants, d’autant plus que Mme la ministre avait assuré trois jours plus tôt, le 21 janvier, que "notre système de santé est bien préparé, les établissements de santé ont été informés et des recommandations de prise en charge ont été délivrées".
Toujours ce 24 janvier, quelques heures après cette prise de parole, le ministère de la Santé avait officiellement recensé les trois premiers cas, sur plus de 16 millions aujourd’hui sur le territoire français.
Le 14 février 2020, l’une de ces trois personnes était décédée, devenant le premier mort français du virus sur plus de 128.000 à ce jour.
Deux jours après cette première mort, Mme Buzyn avait laissé son ministère à Olivier Véran.
Mise en examen et Légion d’honneur
Sa gestion de l’épidémie pendant moins d’un mois lui a été reprochée en septembre 2021, alors qu’elle avait été mise en examen pour "mise en danger de la vie d’autrui" par les juges de la Cour de justice de la République.
L’ex-ministre est restée calme, déclarant à CNews ne regretter "aucune des décisions" qu’elle avait prises.
Il n’empêche: Agnès Buzyn, l’actuelle directrice exécutive de l’Académie de l’Organisation mondiale de la santé, fait partie des 547 personnes qui se sont vu remettre la Légion d’honneur, selon un décret publié le 1er janvier 2022.