François Hollande envisage-t-il vraiment de présenter de nouveau sa candidature à l’Élysée ou reproche-t-il l’abondance des candidatures à gauche? L’ancien Président a évoqué la situation politique de la gauche lors d’une rencontre avec des lycéens le 23 janvier. Au passage, il a mentionné qu’il n’était "pas encore candidat"... avant d’ajouter qu’il prendrait la parole sur le sujet.
"Pour l'instant je ne suis pas candidat, tu as remarqué", a répondu François Hollande à un lycéen lors de la réunion diffusée par France 3. "Et comme ça ne va pas bien, c'est vrai qu'on pourrait se dire ‘est-ce qu'une candidature de plus serait utile’. Je ne sais pas, je ne pense pas d'ailleurs... J'ai les mêmes idées qu'avant, je continue à les défendre, et un ancien Président peut très bien refaire de la politique et, c'est arrivé, être candidat à l'élection présidentielle".
Il n’a toutefois rien dit de plus concernant la situation à gauche, où en plus des principaux candidats, Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon ou encore Christiane Taubira et Fabien Roussel, d’autres candidats moins identifiés éparpillent encore davantage les voix. Les candidats ensemble ne dépassent d’ailleurs pas les 25% dans les sondages, à quelques mois de l’élection présidentielle.
Interrogé pour savoir s'il pourrait bientôt décider d’une possible candidature, il a répondu mystérieusement: "Je vais en tout cas prendre la parole bientôt", sans donner plus de détails.
En octobre 2021, il a déploré dans une interview que la gauche "toute entière [...] risque la marginalisation si elle ne parvient pas à être au second tour".
En réaction, Hidalgo parle de son "humour"
Questionnée ce lundi sur RTL, Anne Hidalgo a fait remarquer que "d'abord, François Hollande, qu['elle] voi[t] régulièrement, a beaucoup d'humour, et je crois a fait preuve de beaucoup d'humour devant ces élèves de seconde", a-t-elle jugé.
Ensuite, "je ne suis pas là pour commenter les petites phrases, même celles de François Hollande", a-t-elle nuancé, alors qu’elle recueille 2 à 4% dans les sondages.
"Cette campagne n'a pas démarré véritablement", a encore ajouté la candidate PS, une phrase qu'elle répète depuis l'automne. "Je disais ça il y a quatre mois car c'était encore plus vrai qu'aujourd'hui", a-t-elle justifié. Désormais, "la vraie ligne de départ, c'est quand tout le monde aura aligné ses parrainages", a-t-elle ajouté.
La date limite de dépôt des parrainages est fixée au 4 mars.
Primaire populaire
Anne Hidalgo a une nouvelle fois déploré que le candidat écologiste Yannick Jadot ait refusé de participer à la primaire populaire, initiative citoyenne qui se traduira par un vote du 27 au 30 janvier pour désigner un candidat de gauche. Toutefois, elle-même, ainsi que le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon, n'y participeront pas non plus, à l'inverse de l'ex-garde des Sceaux Christiane Taubira. Mais elle a nié "regretter" cette décision de ne pas y participer alors que 467.000 électeurs se sont inscrits pour voter.
Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon a pour sa part taclé dans un communiqué "le caractère délibérément brutal de cette initiative, sans respect des personnes engagées dans cette élection présidentielle".
Bien que tous les grands candidats n'aient pas donné leur accord pour participer à cette primaire, le vote à un tour se tiendra du 27 au 30 janvier.