Un retrait de l'Otan serait "le plus beau cadeau que l'on puisse faire à la Russie", selon Beaune

Commentant les tensions qui ne faiblissent pas entre Moscou et Kiev, le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes a rejeté sur Europe 1 la possibilité pour Paris de sortir de l’Otan. Appelant à la fermeté face à la Russie, que l’Occident ne cesse d’accuser de vouloir attaquer l’Ukraine, il a jugé qu’un tel retrait "serait une folie".
Sputnik
La décision de sortir de l'Otan serait "le plus beau cadeau que l'on puisse faire à la Russie", a estimé ce dimanche le secrétaire d'État français chargé des Affaires européennes sur le plateau d’Europe 1.
Dans son entretien, Clément Beaune s’est penché sur les tensions entre la Russie et l'Ukraine et le danger de leur transformation en un conflit armé.

"J'entends que certains en profitent pour dire de sortir de l'Otan. Ce serait une folie dans ces moments-là de donner l'impression de divisions entre Occidentaux", a-t-il indiqué, faisant allusion à Jean-Luc Mélenchon.

Dans une interview accordée à France Inter, ce dernier a en effet indiqué qu’une sortie de l’Alliance permettrait à la France de ne pas être entraînée "dans les aventures militaires des Nord-Américains". "Je suis pour sortir de l'Otan. Il faut une désescalade", a-t-il également écrit sur Twitter.
D'autres hommes politiques de la droite appellent à un désengagement des structures de l'Alliance, comme par exemple Éric Zemmour, qui en a parlé notamment début décembre devant une foule de soutiens, ou Éric Ciotti, qui a demandé sur Twitter "la sortie de la France du commandement intégré de l’OTAN pour retrouver notre indépendance et notre souveraineté". Marine Le Pen a également déclaré, sur France Inter, vouloir "sortir la France du commandement intégré de l'OTAN".
Même Emmanuel Macron avait parlé de "la mort cérébrale de l'Otan", en octobre 2019, lorsque la Turquie venait de lancer une importante opération militaire en Syrie contre les forces kurdes, pourtant alliées des Occidentaux.

"Être prêts à tout moment"

D’après Clément Beaune, le gouvernement ne se prépare pas à une guerre, mais "à une situation difficile". "Les Européens doivent être prêts à tout moment" à y réagir, "avec un menu de sanctions, de conséquences".
Il a ainsi réitéré les assertions de l’Occident, constamment dénoncées par la Russie, sur la prétendue intention de Moscou d’attaquer l’Ukraine et de concentrer à cette fin des troupes près de sa frontière. Le Kremlin ne cesse d’expliquer qu’il ne menace personne et n’a aucun intérêt à lancer une offensive contre son voisin. Selon le Kremlin, les déclarations sur l’"agression russe" sont utilisées comme prétexte pour déployer plus de matériel militaire otanien à proximité des frontières russes.

Appel à la fermeté

Comme pour confirmer cette hypothèse, le secrétaire d'État a ajouté, dans son interview: "Dans les pays baltes, nous avons déjà plus de 300 soldats. En Roumanie, le Président [Macron] a indiqué notre disponibilité à renforcer ce flanc de l'Alliance atlantique".
Cependant, il a jugé "déraisonnable" pour l’instant de parler "de bruits de bottes de notre côté", "alors que nous cherchons encore des solutions diplomatiques tout en nous préparant à des scénarios de fermeté et de réponse".
Dans ce contexte, la diplomatie russe s’attend à d’éventuelles provocations, tant médiatiques que militaires, à l’approche des Jeux olympiques d’hiver de Pékin.
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