Gims s’excuse pour sa vidéo sur le Nouvel An et confie vouloir redemander la nationalité française

"Je ne voulais pas blesser les gens". Le rappeur Gims a regretté via un entretien au JDD la vidéo polémique dans laquelle il demandait à ce qu’on cesse de lui souhaiter une "bonne année" sachant qu'il est musulman. D’origine congolaise, il se définit comme un artiste de l’Hexagone et a confié vouloir redemander la nationalité française.
Sputnik
Après que Gims s’est trouvé au cœur des polémiques suite à une vidéo où il prie ses fans de ne pas lui souhaiter une "bonne année" comme il est musulman, le musicien a fait son mea culpa dans Le Journal du Dimanche.
"Cette vidéo, je la regrette totalement. C'était un ovni, je ne communique pas comme ça habituellement. Je ne voulais pas blesser les gens", confie-t-il.
Il a estimé que la foi relevant "de l’intime", et donc qu’"il ne faut pas que les réseaux sociaux soient un tremplin pour parler de ça".
"Ça ne change en aucun cas mes relations avec mon public, animiste, bouddhiste, catholique, musulman… Cette vidéo a été faite avec spontanéité, tard le soir. Je suis vraiment désolé", a appuyé le rappeur.

Quid de la nationalité française?

D’origine congolaise, le rappeur s’est forgé une carrière en France mais n’en possède toujours pas la nationalité. Ne pas l’avoir, "c'est l'un de [s]es plus grands regrets", a-t-il avoué.
"Tous mes souvenirs sont en France. […] Quand je voyage au Qatar, aux États-Unis... je me présente comme un artiste français. Pas congolais. Il me manque le papier officiel. Mais ça, ça ne dépend pas que de moi. Apparemment le refus est lié à un délit que j'aurais commis quand j'étais mineur. Mais mon casier est vierge", a-t-il expliqué.
Or, selon une enquête publiée par Le Parisien, c’est en 2017 qu’il a essuyé un refus de naturalisation (demande envoyée en 2013), dû à "des défauts de paiement d'amendes pour des délits routiers et son incapacité à établir en France le centre de ses intérêts matériels", comme l’a expliqué "un ancien ministre de l’Intérieur".
Toujours d’après Le Parisien, Gims aurait relancé sa demande en 2018: il a évoqué le sujet auprès de Brigitte Macron, sans plus de succès.
"Je referai une demande de nationalité. Je suis quelqu'un de très patient, pas du genre à baisser les bras", souligne-t-il.

Son soutien à Pécresse renié

Pendant la régionale 2021, le musicien, dont le concours de chant avait été financé en 2019 à la hauteur de 10% par la région Île-de-France, avait publiquement annoncé son soutien à Valérie Pécresse dans une courte vidéo.
"Je suis fier de collaborer depuis maintenant quelques années avec Valérie Pécresse", avait-il déclaré en promettant "énormément de choses à venir, de belles choses en perspectives pour mettre les talents en avant".
Interrogé par Le Journal du Dimanche, le rappeur a tenu à préciser qu’il avait exprimé son soutien lors de la régionale et qu’"on a ressorti une vieille vidéo tournée à l’époque où elle n’était pas candidate".
"Non, je ne soutiens pas Valérie Pécresse. [] Je soutiens sa démarche, en tant que présidente de la région Île-de-France, pour les jeunes talents. Je l'aurais fait avec tous les autres politiques, sauf avec les extrêmes. Dans cette vidéo, les gens pensent que j'appelle au vote, alors que je n'ai pas la nationalité française. Moi-même je ne peux pas voter!"

"Tout ce que je combats"

Suite à la publication de la vidéo polémique, Valérie Pécresse s’en été exprimée, début janvier, sur le plateau de C à Vous sur France 5, se disant "déçue" par les propos de Gims.
"Ces propos, c’est tout ce que je combats. C’est du communautarisme, c'est nier nos fêtes calendaires, c'est se replier sur une communauté religieuse", avait indiqué la présidente d’Île-de-France.
La candidate de droite à la présidentielle avait en outre assuré avoir contacté le rappeur par téléphone afin d’avoir des explications.
"Il m’a dit qu’il était désolé, qu’il ne voulait blesser personne et qu’il allait souhaiter bonne année à tout le monde. […] Je pense qu'il ne voulait pas blesser, mais pour moi, c'est un discours que l'on doit combattre, un discours séparatiste, et je ne peux pas faire autrement que de le condamner et de le lui dire en face".
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