Déjà dézinguée par les principaux candidats de gauche à la présidentielle, la primaire populaire a encore pris du plomb dans l’aile après les dernières critiques d’Anne Hidalgo.
La maire de Paris a en effet déclaré que les organisateurs pouvaient rayer son nom des compétiteurs, sur Franceinfo, comme l’avait déjà demandé auparavant Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon. La candidate déjà investie par le PS a ajouté qu’elle ne suivrait de toute manière pas les résultats de cette primaire populaire.
"J’ai tourné la page […] Je ne tiendrai aucun compte. Ils peuvent retirer mon nom", a ainsi déclaré Anne Hidalgo sur la radio publique.
Une vidéo polémique
L’édile parisienne reproche notamment aux organisateurs une vidéo à usage interne, dans laquelle ils annonçaient vouloir faire barrage à certains candidats de gauche via cette primaire.
Samuel Grzybowski, cheville ouvrière du scrutin, avait ainsi déclaré vouloir "empêcher que Mélenchon, Hidalgo, Jadot, Roussel et Montebourg aient les 500 signatures" nécessaires à leur entrée en lice pour la présidentielle. Il avait ajouté vouloir "faire baisser leur popularité", en abîmant leur image sur les réseaux sociaux.
Des propos qui semblent être restés en travers de la gorge d’Anne Hidalgo, qui a dénoncé un discours "totalement disqualifiant" sur Franceinfo.
"C’est une prise de position inquiétante, ce n’est pas ce qu’on pourrait attendre d’un mouvement citoyen qui veut redonner des couleurs à la vie politique. Cela vient disqualifier, abîmer la politique, alors que c’était censé être quelque chose de frais, de positif", a déclaré la maire de Paris à la radio publique.
Plus tôt, Jean-Luc Mélenchon avait également vivement réagi à la fuite de cette vidéo, dénonçant les "pressions inacceptables" et les "carabistouilles" de la primaire populaire.
Les porte-parole de l’événement, Samuel Grzybowski et Mathilde Imer, s’étaient finalement expliqués dans une lettre ouverte aux principaux candidats de gauche. "Non, vous n’êtes pas nos ennemis", y écrivaient-ils notamment, en guise de main tendue.
Taubira tergiverse
Finalement, Christiane Taubira risque bien d’être la seule personnalité de renom à se plier à cet exercice de la primaire populaire. Mais l’ancienne garde des Sceaux tient elle aussi une position ambiguë, refusant d’affirmer qu’elle se retirera en cas de défaite.
Ce 18 janvier, l’architecte de la loi sur le "mariage pour tous" avait ainsi affirmé que la primaire n’était pas une "logique d’élimination" et que les perdants n’avaient pas à "rentrer chez eux", sur France Inter.
La primaire populaire, qui revendique plus de 350.000 inscrits, propose à tous les citoyens de voter pour faire émerger un candidat à gauche. Le scrutin innove, avec un vote au jugement majoritaire. Celui-ci permet aux votants d’attribuer une mention à chaque candidat, d’"excellent" jusqu’à "à rejeter". Le scrutin est censé se tenir du 27 au 30 janvier.