Une scène d’une violence inouïe. Jeudi 20 janvier, un conflit routier s’est terminé en bagarre entre un conducteur de bus et un automobiliste à Paris, place de la Bastille.
Sur une vidéo présente sur les réseaux sociaux, il est possible de voir le conducteur d’un Range Rover, sorti du véhicule pour une raison inconnue, en train d’asséner des coups de poing dans le pare-brise d’un bus au niveau du conducteur.
Sur les images, on peut l’entendre crier "t’as fait exprès" alors que des témoins tentent de ramener l’homme à la raison. Tandis qu’il lance à sa compagne de monter dans la voiture, celui-ci se dirige vers la porte d’entrée du bus pour y monter, bien que cette dernière lui ait demandé de se calmer.
C’est alors que l’homme, après une courte explication avec le chauffeur de bus, se met à le frapper. Des agents de sûreté de la RATP arrivés rapidement sur les lieux sont parvenus à le maîtriser et à l’arrêter.
Contactée par Actu Paris, la compagnie de transport a déclaré que le conducteur blessé et choqué a été pris en charge par les pompiers, puis conduit conscient à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Elle a par ailleurs annoncé vouloir accompagner le conducteur blessé dans toutes ses démarches, dont le dépôt de plainte.
Vendredi 21 janvier, Laurent Probst, le directeur général d’Île-de-France Mobilités, a témoigné de son total soutien au conducteur de bus et s’est félicité de l’intervention rapide des services de sécurité.
Un dispositif de sécurité renforcé pour ses agents
Les chauffeurs de bus de la RATP disposent de moyens de protection pendant leur service. Les conducteurs ont une vitre anti-agression qui les protège d’attaques. Or, comme il est possible de le constater sur la vidéo, le bus n’était pas équipé de cette vitre en question.
Ceux-ci disposent d’une alarme discrète que l’agent peut actionner à tout moment. Au micro de TF1 en juillet 2020, Kada Zenaski, conducteur RATP, avait montré comment elle fonctionne. Il s’agit d’une simple pédale située à gauche de l’embrayage.
Il peut également communiquer avec ses collègues où sa hiérarchie avec un système radio similaire à celui présent dans les voitures de police. À bord du bus, de nombreuses caméras sont placées afin d’identifier rapidement les individus malveillants. Elles sont au nombre de 6 ou 12 en fonction du modèle de bus, comme l’affirme la RATP.
Enfin, l’agent peut compter sur le Groupe de protection et de sécurité des réseaux (GPSR), aussi appelé Sûreté RATP, qui intervient rapidement en coordination avec les forces de l’ordre. C’est ce dernier qui a sauvé le conducteur le 20 janvier à Paris.
L’affaire Philippe Monguillot
Le 5 juillet 2020, en fin d’après-midi à Bayonne, Philippe Monguillot, conducteur de bus de 59 ans, se rend à l’arrière de son bus où se trouvent quatre personnes sans masque et sans titre de transport.
Roué de coups pendant près de deux minutes, sa tête heurte le sol.
Il est décédé de ses blessures le 10 juillet 2020 et sa mort a suscité un émoi national. Lors d’une marche blanche organisée le 8 juillet 2020, de nombreux réseaux de transport en France se sont mis à l’arrêt afin de marquer une minute de silence.
À Bayonne, ses collègues ont exercé un droit de retrait et les autorités locales ont signé une convention le 23 juillet 2020 qui a donné des moyens supplémentaires dans le but de sécuriser le réseau de bus bayonnais.
Ainsi, un système de géolocalisation des bus permet à la police de connaître en temps réel la position des véhicules du réseau de transport. Elle peut également entendre les conversations des chauffeurs pour intervenir rapidement, ce qu’a relaté France 3.