Le ministère russe de la Défense a annoncé jeudi 20 janvier des exercices navals ce mois-ci ainsi qu’en février. Ils se dérouleront sur toutes les façades maritimes du pays ainsi que dans des zones "d’importance opérationnelle": la Méditerranée, la mer du Nord, la mer d’Okhotsk, les océans Atlantique et Pacifique.
"Au total, plus de 140 navires de guerre et navires de soutien, plus de 60 avions, 1.000 pièces d'équipement militaire et environ 10.000 militaires devraient y participer", indique le communiqué.
L’objectif affiché est de s’entraîner "afin de protéger les intérêts nationaux russes dans les océans du monde et de contrer les menaces militaires contre la Fédération de Russie", poursuit la Défense. Elle précise que ces manœuvres sont organisées "conformément au plan d'entraînement des forces armées russes pour l'année 2022".
Exercices conjoints
L’annonce intervient deux jours après celle des exercices navals conjoints avec l’Iran et la Chine, deux rivaux des États-Unis. Leurs manœuvres ont pour but de développer leur coopération dans la lutte contre le terrorisme et la piraterie maritime. Elles débuteront vendredi et se dérouleront pendant trois jours dans l’océan Indien.
Les précédents exercices conjoints s’étaient déroulés fin 2019 dans un contexte de tensions dans le Golfe avec les Américains, après que ces derniers se sont retirés unilatéralement de l’accord international sur le nucléaire iranien et ont réintroduit des sanctions.
En 2022, d’autres exercices de la marine russe sont prévus avec l’Égypte, le Kazakhstan et l’Inde.
Tensions avec l’Occident
Les relations entre la Russie et l’Occident se sont particulièrement dégradées au cours des derniers mois autour de la volonté de l’Ukraine de rejoindre l’Otan. Si la mer Noire n’a pas été citée, c’est pourtant là que les principales tensions sur le plan naval ont été ressenties, matérialisées en juin dernier par les coups de semonce de la flotte russe contre un destroyer britannique.
Les États-Unis et l’Ukraine ont également assuré que la Russie massait des soldats à la frontière, alertant sur une potentielle invasion, ce que Moscou a toujours démenti. Des rencontres entre la Russie, les États-Unis et l’Otan début janvier n’ont pas mené à des garanties de sécurité, ni à celle que l’Ukraine ne rejoindra jamais l’Alliance. En attendant, les Américains ont envoyé des millions de dollars de matériel militaire à Kiev. Le 19 janvier, Joe Biden a toutefois admis qu’il était "peu probable que l’Ukraine rejoigne l’Otan prochainement".