La France continue à céder à un «totalitarisme soft» au détriment des libertés les plus fondamentales. С’est le constat que fait l’essayiste Mathieu Slama à la veille de la décision des Sages sur la constitutionnalité du pass vaccinal.
À qui la faute? À en croire l’essayiste, pas entièrement à l’État ni au pouvoir macroniste, mais davantage au peuple français. La crise sanitaire aurait révélé au grand jour «une société dans laquelle une demande d’ordre, d’autorité, de répression même vis-à-vis des récalcitrants est venue des citoyens eux-mêmes».
«Il faut accabler le pouvoir, mais voir aussi nos propres responsabilités dans tout ça car nous l’avons encouragé à attenter à nos libertés et à prendre des mesures gravissimes», constate l’analyste politique, également enseignant au Celsa.
En se référant aux textes du philosophe Michel Foucault, l’essayiste propose de qualifier le régime sanitaire en cours de «dictature disciplinaire». Dans son dernier ouvrage Adieu la liberté – Essai sur la société disciplinaire (éd. Les Presses de la Cité), il en livre une clinique et angoissante description.
«Un régime intégralement tourné vers des politiques de santé et d’hygiène publique, dont l’unique but fut de discipliner le comportement des citoyens à travers une politique de contrôle des corps, des déplacements, de la vie quotidienne, des interactions sociales ou encore des usages hygiéniques. Voilà de quoi l’état d’urgence fut le nom», écrit-il.