Le chef du gouvernement est contesté au sein même de la majorité conservatrice depuis la série de révélations désastreuses sur l'organisation de fêtes au 10, Downing Street, en plein confinement contre le Covid-19.
Il serait menacé de démission si 54 des 360 conservateurs qui siègent à la Chambre des communes prenaient l'initiative d'écrire chacun une lettre de défiance au président du "comité 1922", un groupe de parlementaires Tories.
Dans un communiqué, William Wragg, le président de la commission de l'Administration publique et des Affaires constitutionnelles, a déploré qu'"au cours des derniers jours, un certain nombre" de membres du Parlement aient "subi des pressions" en raison de "leur volonté déclarée ou présumée d'un vote de confiance".
"En outre, les informations portées à ma connaissance s'apparenteraient à un chantage", a-t-il ajouté en conseillant à ses collègues de signaler ces incidents au président de la Chambre des communes et à la police.
Un porte-parole de Boris Johnson a dit n'avoir aucune connaissance d'éléments appuyant ces "allégations".
Le seuil des 54 élus au-delà duquel un vote serait organisé sur le maintien de Boris Johnson au poste de Premier ministre n'a pas encore été franchi, plusieurs élus conservateurs disant vouloir attendre les résultats d'une enquête interne des services de Downing Street.
Les investigations sont conduites par Sue Gray, une haute fonctionnaire. Selon un journaliste politique d'ITV, celle-ci a découvert un courriel d'un haut responsable déconseillant la tenue d'une des fêtes controversées, le 20 mai 2020.
Boris Johnson a reconnu la semaine dernière devant le Parlement qu'il avait participé à ce rassemblement d'une quarantaine de personnes - quand les restrictions sanitaires contre le Covid-19 limitaient drastiquement les regroupements - tout en affirmant sous les huées de l'opposition qu'il pensait qu'il s'agissait d'une réunion de travail.
Dans son communiqué, William Wragg évoque le rôle des "whips", les parlementaires chargés de garantir que les élus conservateurs suivent la ligne gouvernementale.
"Il est bien sûr de leur devoir d'assurer le travail du gouvernement à la Chambre", dit-il. "Toutefois, il n'est pas dans leurs attributions d'enfreindre le code ministériel en menaçant de supprimer les investissements dans les circonscriptions des membres du Parlement qui sont financées par des fonds publics."