Il a fallu une petite heure à la cour d’appel de Paris pour rejeter la demande de renvoi du procès d’Éric Zemmour. Le candidat à la présidentielle était jugé en appel pour avoir soutenu en 2019 que le maréchal Pétain avait "sauvé" les juifs français au cours d’un débat télévisé avec Bernard-Henri Lévy sur la chaîne CNews. La plaidoirie de Me Olivier Pardo, qui a réclamé ce renvoi pour "rester sur le terrain de la sérénité" lors de la campagne électorale, n’a pas convaincu le magistrat.
"Le débat d’opinion doit avoir lieu dans l’arène politique et non pas au prétoire", a soutenu Me Pardo avant l’audience.
Les avocats des parties civiles –dont la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) et l’Union des étudiants juifs de France (UEJF)– ont tour à tour dénoncé "le désir d’Éric Zemmour de profiter de sa position d’homme politique pour se soustraire au délit".
Après l’annonce de la décision du juge, l’avocat Olivier Pardo, a aussitôt quitté la salle d’audience de la cour, dénonçant une décision "inique". Le procès s’est ainsi poursuivi sans le prévenu ni son avocat.
"Dans ces conditions, j’ai décidé que je n’étais pas en état d’assurer la défense [d’Éric Zemmour, ndlr]", a souligné Me Pardo.
En février 2021 et pour la même affaire, l’ex-chroniqueur vedette de CNews avait été relaxé en première instance par le tribunal de Paris. À l’époque, la cour avait estimé que ses propos avaient été prononcés "à brûle-pourpoint". La juridiction avait reconnu que les mots contenaient "la négation de la participation [de Pétain, ndlr] à la politique d’extermination des juifs menée par le régime nazi". Le parquet avait aussitôt fait appel.