Clash sans concession entre Macron et Bardella en pleine séance au Parlement européen - vidéos

L’intervention d’Emmanuel Macron devant le Parlement européen à Strasbourg pour marquer le début de la présidence française s’est transformée en violent débat national, quand le chef de l’État a été attaqué par ses adversaires politiques. L’échange le plus houleux a eu lieu avec Jordan Bardella.
Sputnik
Presque tous les acteurs majeurs de l’opposition politique française – les représentants de l’EELV, de LFI et du RN – ont interpellé Emmanuel Macron à l’occasion de son intervention dans l’hémicycle du Parlement européen à Strasbourg le 19 janvier.
Après son discours inaugural sur les priorités de la présidence française du Conseil de l'Union européenne, le chef de l’État a été interpellé par l’eurodéputé et candidat écologiste Yannick Jadot, puis par l’eurodéputée LFI Manon Aubry. Le premier a qualifié Macron de "Président climato-arrangeant", tandis que la dernière l’a accusé de "faire les poches des chômeurs", de mutiler les "Gilets jaunes" et surtout "d’emmerder" les peuples. L’élue a d’ailleurs repris le "Je les emmerde" de Macron dans plusieurs langues.
Mais c’est surtout l’eurodéputé et président par intérim du RN, Jordan Bardella, qui a été le plus virulent, axant son intervention autour des questions migratoires, thème de prédilection de sa famille politique, mais également du candidat Éric Zemmour.

"Vous et vos alliés avez fait de l’Europe l’arrière-cour de Washington, la proie de Pékin, le paillasson d’Erdogan et l’hôtel de l’Afrique", lâche-t-il en introduction.

Jordan Bardella s’est ensuite emporté contre le pacte européen sur la migration qui selon lui constitue "un véritable coup d’État juridique" car "l’Union européenne va déposséder les nations du droit de définir elles-mêmes leur politique migratoire".
Et de poursuivre: "En clair, vous voulez déposséder les États et les peuples du dernier des droits qu’il leur reste, celui de décider qui entre chez eux et doit en sortir".
Bardella n’a pas manqué de reprendre la désormais célèbre phrase de Macron sur sa soi-disant volonté "d’emmerder" les Français, qualifiant le Président de la République de "diviseur" de la France, pointant son "cynisme" et son "mépris".

"Il est vital que votre mandat reste unique", conclut-il.

Macron contre-attaque

Pendant ces interventions, Emmanuel Macron a pris des notes, faisant preuve de sang-froid. Il ne répondra frontalement qu’à Jordan Bardella.

"Vous avez quand même, je dois le saluer, très méthodiquement dit n’importe quoi sur tous les textes européens que nous pouvions signer", lance le Président sous les applaudissements des parlementaires.

"Je dois dire que l’esprit de méthode avec lequel vous l’avez fait mérite une forme de respect [...]. Mais ce n’est pas en disant n’importe quoi, même si le n’importe quoi se tient, qu’on finit par dire une vérité."

"Ils confondent le Parlement européen et une salle de meeting"

Les sorties de ses adversaires politiques au Parlement européen ont fait réagir plusieurs responsables français.
"Quelle honte de transformer cet hémicycle en Assemblée nationale", réagit le président du groupe Renew Europe, Stéphane Séjourné, présent ce jour-là.
"Ils confondent le Parlement européen et une salle de meeting. Lamentables Tartuffes", s’irrite pour sa part sur Twitter Clément Beaune, secrétaire d'État aux Affaires européennes.
Enfin, la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa estime que "pointer du doigt et attaquer ad hominem le Président de la République dans une instance européenne est indigne [...]. Gardez vos nerfs".
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