Castex annonce la levée des restrictions, mais aussi l'entrée en vigueur du pass vaccinal
Jean Castex et Olivier Véran ont annoncé que le pass vaccinal entrera en vigueur le 24 janvier tout en présentant le calendrier de levée des restrictions sanitaires. D'ailleurs, la décision sur le pass vaccinal doit d'abord être entérinée le 21 janvier par le Conseil constitutionnel.
SputnikLe pass vaccinal devrait entrer en vigueur dès le 24 janvier pour toutes les personnes de 16 ans et plus, cette "vague exceptionnelle" de Covid-19 n'étant pas terminée, a annoncé ce jeudi 20 janvier le Premier ministre lors d'une conférence de presse donnée à l'issue du Conseil de défense sanitaire.
"Nous pourrons, courant février, lever la plupart des restrictions prises pour freiner l’épidémie à la faveur du nouveau pass vaccinal qui entrera en vigueur lundi prochain".
Jean Castex
Premier ministre
Cette décision sera appliquée sous réserve du feu vert du Conseil constitutionnel, dont la décision est attendue le 21 janvier, a-t-il précisé.
"La vague liée au variant Delta est partout en net reflux [...]. La vague provoquée par le variant Omicron commence à marquer le pas dans les régions où ce variant avait frappé en premier à la fin décembre. C’est en partie le cas en Île-de-France [...]. Ce variant Omicron est certes beaucoup plus dangereux, mais clairement moins sévère que ses prédécesseurs".
Jean Castex
Premier ministre
Toutefois, "même atténué, ce virus n'a rien d'anodin et qu'il ne s'agit absolument pas d'une simple grippe" ce qui rend toujours nécessaire la vaccination, a noté M.Castex. Le Premier ministre a rappelé qu'une épidémie de grippe provoque en moyenne 10.000 hospitalisations sur toute la période de l'hiver alors que ce chiffre est atteint en cinq jours seulement avec Omicron.
Interrogé par les journalistes sur le
variant BA.2 observé au Royaume-Uni, au Danemark et en Belgique, Olivier Véran a rappelé qu'il
"ferait partie d'un sous-groupe du variant Omicron et ne change pas la donne".
Modalités d'application du pass vaccinal
Dès le lundi 24 janvier, seront concernées les personnes de plus de 16 ans désirant se rendre au restaurant, au cinéma, au théâtre, dans un stade, pour voyager en avion ou à bord d'un TGV. Celles-ci devront justifier d'un schéma vaccinal complet.
Jean Castex a rappelé les modalités devant la presse:
"Je rappelle que le schéma final complet suppose de faire son rappel dans un délai de sept mois après la dernière injection et que ce délai sera ramené à quatre mois à partir du 15 février."
Le Premier ministre a ajouté que des exceptions seront prévues pour les hôpitaux, les établissements socio-médicaux et les Ehpad. Ces lieux resteront accessibles sur présentation d'un test négatif. En ce qui concerne les adolescents entre 12 et 15 ans, la situation reste inchangée et le pass sanitaire restera en vigueur.
Pour inciter les Français à se faire vacciner, M.Castex a annoncé que le pass vaccinal pourrait être activé dès le début du processus de vaccination. Pour cela, il faudra avoir reçu sa première dose avant le 15 février et un dépistage négatif datant de moins de 24 heures restera nécessaire pour accéder aux différents lieux soumis au pass vaccinal. Enfin, la seconde injection devra avoir été réalisée dans un délai d'un mois.
Concernant la dose de rappel, le chef du gouvernement a déclaré que le délai sera ramené à partir du 15 février à quatre mois contre sept actuellement. Dès lundi 24 janvier, la dose de rappel du vaccin contre le Covid-19 sera ouverte à tous les adolescents de 12 à 17 ans. Elle restera toutefois facultative pour bénéficier d'un pass vaccinal valide.
Assouplissement du protocole pour les écoles
Le Premier ministre a évoqué les soucis rencontrés avec le protocole sanitaire dans les écoles.
Le gouvernement envisage d'assouplir le protocole sanitaire dans les écoles après les vacances de février.
"Nous pourrons aussi envisager, au retour des vacances scolaires de février, un allègement du protocole scolaire sur la levée du port du masque pour les élèves dans les écoles élémentaires, ou sur la question du nombre de tests ou d'autotests à réaliser."
Jean Castex
Premier ministre
Ce protocole assoupli sera soumis à une consultation des autorités sanitaires.
Levée des restrictions progressive
M.Castex a précisé que les restrictions sanitaires seront progressivement levées à partir du 2 février. Ce sera fait en deux étapes, "ces délais devant permettre le déploiement en bon ordre du pass vaccinal".
"À compter du mercredi 2 février, tous les équipements sportifs et culturels qui accueillent du public assis pourront retrouver un fonctionnement à pleine capacité, sans jauge, en respectant cependant l'obligation du port du masque".
Jean Castex
Premier ministre
À cette même échéance, le port du masque ne sera plus exigé en extérieur et le télétravail ne sera plus obligatoire, mais restera recommandé.
À compter du 16 février, les discothèques pourront rouvrir, les concerts debout pourront reprendre, la consommation dans les stades et les cinémas ou les transports, ainsi que la consommation debout dans les bars sera de nouveau autorisée, a indiqué le Premier ministre.
Olivier Véran a précisé devant la presse que l'accès aux établissements de nuit pourra se faire sans test négatif en plus du pass vaccinal et que le port du masque dans les discothèques dépendrait de la situation épidémique au moment de la prise de décision de les ouvrir.
Le pass vaccinal peut être suspendu... et réactivé
M.Castex a par ailleurs annoncé que le pass vaccinal pourrait être suspendu "si la pression épidémique et surtout hospitalière venait à se réduire fortement et durablement'.
"Sa nécessité ne fait aucun doute aujourd'hui, mais, je veux être clair, le pass pourrait être suspendu [...]. Si nos services de réanimation ne voyaient plus arriver de nouveaux malades pendant plusieurs semaines [...], alors nous serions amenés à lever le pass tout en nous tenant prêts à le réactiver en cas de redémarrage", a expliqué Jean Castex.
Cependant, le ministre de la Santé a affirmé qu'il excluait de fixer des critères précis pour la levée du pass vaccinal.
Mais il a assuré qu'il ne sera pas en vigueur "plus longtemps que nécessaire" et a donné l'exemple de la situation du mois d'août dernier où "nous étions descendus en dessous de 1.000 patients Covid."
Interrogé sur le système 2G+ utilisé en Allemagne qui consiste à demander un pass et un test négatif dans certains lieux comme les discothèques, Olivier Véran a répondu qu'il ne sera pas appliqué en France, car selon lui la France dispose d'assez de recul sur la gravité du variant Omicron.
"La loi nous permet de le faire, mais nous n'avons pas l'ambition de le faire."