Pourquoi les prix du baril de pétrole sont-ils au plus haut depuis 2014?

Tensions géopolitiques, perturbations de l'offre et remontée de la demande. Tels sont les facteurs avancés par des analystes comme contribuant à la flambée des prix du pétrole qui, selon Goldman Sachs, risquent d’atteindre 100 dollars au second semestre, alors que les automobilistes voient déjà leur budget s’alourdir.
Sputnik
Les prix mondiaux du pétrole ont atteint cette semaine leur plus haut niveau depuis sept ans.
Ce mercredi 19 janvier, à 13h20 (heure de Paris), le prix des contrats à terme pour mars sur le West Texas Intermediate (WTI) était en hausse de 1,24% pour se négocier à 85,88 dollars, alors que le prix de ceux sur le Brent avait augmenté de 1,10 % à 88,47 dollars le baril. C'est plus qu'en 2014, quand ce dernier avait culminé à 86,74 dollars.

Les causes de cette flambée

Selon le Wall Street Journal, les prix s’envolent dans le contexte des tensions géopolitiques croissantes au Moyen-Orient, où les Houthis ont lancé des missiles et des drones sur un aéroport et des installations industrielles aux Émirats arabes unis, troisième producteur de pétrole de l'OPEP.
En outre, parmi les facteurs contribuant à la hausse des prix, les analystes de Goldman Sachs évoquent un "déficit étonnamment important" sur le marché pétrolier, car la baisse de la demande entraînée par l'Omicron est bien inférieure aux attentes.
L'impact de l'Omicron sur la demande sera probablement pallié par le remplacement du pétrole par le gaz, l'augmentation des ruptures d'approvisionnement, les réductions d’extraction par les pays de l'OPEP+ et la production décevante au Brésil et en Norvège, indiquent les analystes dans une note datée du 17 janvier et consultée par Reuters.
Dans ce contexte, Goldman Sachs estime que le prix du baril de Brent dépassera 90 dollars au cours du premier trimestre pour atteindre 95 dollars au deuxième, puis 100 dollars lors de la seconde partie de l'année.

L’impact sur les prix des carburants

Les répercussions de cette hausse se font déjà sentir dans le quotidien des habitants. Par exemple, en France, les prix des carburants battent des records.
Selon les chiffres publiés par le ministère de la Transition écologique, le prix moyen du litre de gazole a atteint 1,62 euro en France lors de la semaine du 10 janvier, soit une hausse de quatre centimes en une semaine. Pour comparaison, en octobre 2018, un mois avant le début du mouvement des Gilets jaunes, un litre de diesel s'échangeait alors contre 1,53 euro.
Le sans-plomb 95 E10 a également connu une hausse, son prix atteignant 1,68 euros (une progression de deux centimes par litre par rapport à la semaine dernière).
En octobre dernier, le ministre français de l'Économie avait déjà prévenu que les problèmes d'approvisionnement, qui tirent vers le haut les prix, dont ceux de l'énergie, allaient persister "tout au long de l'année 2022".
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