La Russie, qui ne fait pas partie des principaux détenteurs de la dette américaine, réduit progressivement ses placements. Ainsi, en novembre 2021, la part russe dans les bons du Trésor américain a diminué par rapport au mois précédent, atteignant 2,409 milliards de dollars, montrent les chiffres publiés le 18 janvier par le département du Trésor.
Les investissements à court terme constituent la majeure partie (2,3 milliards de dollars).
Cette tendance à une réduction perdure depuis plusieurs mois. Ainsi, en août, la Russie – qui prône la "dédollarisation" de son économie – détenait pour 4,004 milliards de dollars de bons, soit une réduction de 40% en quatre mois.
Le Japon reste le premier détenteur de la dette américaine avec environ 1.300 milliards de dollars ennovembre 2021, suivi parla Chine (1.080 milliards).
Contexte des sanctions
Bien que la Russie n'ait jamais été parmi les principaux détenteurs de la dette américaine, ses avoirs sont en baisse depuis 2018 sur fond des sanctions décrétées par les États-Unis. Avant avril 2018, la part russe dans les obligations d’État américaines était de 96 milliards de dollars. Après introduction des sanctions, Moscou a liquidé près de la moitié, conservant pour 48,8 milliards de dollars de bons.
La semaine dernière, des sénateurs américains ont proposé de nouvelles sanctions contre Moscou si la Russie envahit l'Ukraine, notamment contre la dette extérieure russe, contre au moins trois des plus grandes banques russes, ainsi que son exclusion du système de communication entre banques SWIFT.
Dédollarisation en cours
Craignant d’être déconnectées du système SWIFT, les autorités russes optent pour la dédollarisation depuis 2014.
En juin 2021, le gouvernement russe a pris la décision de ne plus investir via le Fonds du bien-être national dans des actifs en dollars. En tant qu’alternatives, le ministère russe des Finances s’est tourné vers le yuan, l’euro et l’or. Le même mois, un haut responsable du ministère a indiqué que les autorités envisagent des mesures visant à encourager le transfert en euros des liquidités actuellement en dollars, particulièrement au sein des entreprises publiques.