La déconnexion éventuelle de la Russie du réseau financier SWIFT pourrait avoir un effet explosif sur l’économie internationale, a annoncé ce dimanche 16 janvier à la Deutsche Presse-Agentur le nouveau Président fédéral de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) d’Allemagne, Friedrich Merz.
"Si l’on remet en question SWIFT, cela pourrait devenir une bombe atomique pour les marchés des capitaux, ainsi que pour ceux des biens et services", a analysé l’homme politique et d’affaires allemand, prônant que ce sujet devrait rester "intact".
Le dirigeant de la CDU a mis en avant les risques pour les capacités d’exportation de son pays.
"Je pourrais prévoir également des revers économiques massifs pour nos économies si quelque chose comme cela se produisait. Cela frapperait la Russie. Mais nous nous ferions un mal considérable en tant que nation exportatrice forte", a-t-il averti.
Selon Friedrich Merz, une telle mesure entraînerait des conséquences négatives non seulement pour les relations économiques russo-allemandes et russo-européennes, mais aussi pour tout le commerce mondial.
Le politicien a de plus avancé que l’exclusion de Moscou du SWIFT "briserait fondamentalement l’épine dorsale de ce système de paiement international".
La sanction de la discorde?
Cette semaine, Friedrich Merz se présente comme le deuxième acteur de la vie économico-politique allemande à réagir négativement à la reprise des débats des élus américains concernant l’utilisation de SWIFT en tant qu’outil de pression sur la Russie.
Plus tôt, le chef du comité oriental de l’économie allemande, Oliver Hermes, avait également mis en garde contre l’imposition de cette sanction, qui pourrait coûter des milliards aux institutions et compagnies allemandes et occidentales sans aucun bénéfice économique ou géopolitique.
Quant aux Américains, de même ces derniers jours, la sous-secrétaire d’État pour les Affaires politiques, Victoria Nuland, a assuré que son pays avait 18 scénarios différents pour "infliger" à la Russie une "douleur très aiguë très rapidement" en cas d’actions agressives de Moscou contre Kiev.
Mme Nuland avait avoué en même temps que les sanctions américaines et européennes pourraient ne pas être "identiques".