Présidentielle française 2022

Primaire populaire: "La deuxième gauche, “sociétale”, ne s’adresse plus aux classes populaires"

La Primaire populaire aura lieu le 27 janvier prochain. Ses promoteurs entendent désigner un candidat unique pour ne pas condamner la gauche au mois d’avril prochain. À notre micro, le militant socialiste Liêm Hoang-Ngoc fait part de son scepticisme.
Sputnik
Samedi dernier, les organisateurs de la Primaire populaire rendaient publique la liste des sept candidats à départager le 27 janvier dans l’optique de la présidentielle. Ce mouvement citoyen entend peser sur la campagne en désignant un candidat unique pour la gauche. Excepté Christiane Taubira, qui en a pris l’engagement, aucun des postulants en lice (malgré eux) ne sera pour autant tenu par l’issue du vote. «Ça risque d’être un coup d’épée dans l’eau», diagnostique Liêm Hoang-Ngoc à notre micro.
«À partir du moment où le candidat d’EELV et Jean-Luc Mélenchon ont déclaré qu’ils ne participeraient pas, les autres peuvent éventuellement s’y rallier, mais il y aura au moins trois candidats susceptibles de faire des voix à gauche. Et, dans ces conditions, il est très probable que la gauche ne soit pas au second tour. Il ne faut pas être naïf, les appareils sont déjà en train de préparer les élections législatives», ajoute-t-il devant nos caméras.
Liêm Hoang-Ngoc connaît intimement la gauche. Ancien membre du Parti socialiste, proche d’Henri Emmanuelli, il soutiendra la France insoumise en 2017 avant de rompre avec elle en 2019. Depuis, l’économiste a intégré l’équipe de campagne d’Arnaud Montebourg pour 2022. Si, à trois mois des présidentielles, la gauche peine à cumuler 30% d’intentions de vote, il n’y a pas de hasard selon lui.
La deuxième gauche du tournant de la rigueur de 1983 a gagné «la bataille culturelle», assure Liêm Hoang-Ngoc. «Sociale-libérale» sur le plan économique, «intersectionnaliste» sur les questions de société: cette deuxième «gauche sociétale ne s’adresse plus aux classes populaires».
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